Journée Nationale Logement d’abord

La Fédération des acteurs de la solidarité organise le 28 mai 2024 une journée nationale portant sur le Logement d’abord abordé d’un point de vue du travail social.

« Mon corps ne vous appartient pas »

Depuis l’été dernier, le Pôle Asile de l’association Trajet à Rezé accueille de plus en plus de femmes dites « isolées ». Si le parcours d’exil de ces femmes les a conduites à une certaine forme d’isolement, elles transportent avec elles leur histoire, leurs liens familiaux et amicaux, leurs savoirs, de précieuses ressources et une grande résilience. Isolées mais pas seules, isolées avec des droits.

 

Le contexte social général tend à renforcer la vulnérabilité et l’invisibilisation de toutes les personnes en demande d’asile. Néanmoins, la peine est plus lourde pour les femmes et minorités de genre, cibles de violences particulières liées à leur genre. Bérangère BELAUD et Andréa MARTIN sont travailleuses sociales sur le Pôle Asile de l’association Trajet et nous rapportent leur effroi face à des témoignages toujours plus terribles, plus emprunts de violences : « On observe une gradation qu’on ne pensait pouvoir atteindre ».

 

Souvent causes du départ, ces violences se perpétuent tout au long du parcours migratoire et à l’arrivée en France. Dans l’attente d’une orientation en hébergement adapté, beaucoup d’entre elles voient leur corps objectifié, marchandisé, à la rue ou chez des tiers. Et lorsque leur demande d’asile est rejetée, ces femmes sont à nouveau jetées en pâture : « On les accueille, les accompagne, les soutient dans leur demande d’asile. On partage ces moments de douleur. Tout ça pour les voir arriver face à un mur dès que la procédure se termine car elles ne sont pas reconnues dans ces souffrances, dans ces parcours. On doit à notre tour être violent.es, leur dire qu’elles n’ont plus le droit d’être ici et qu’elles doivent quitter leur lieu d’hébergement ».

Animée par la colère face à l’absence de reconnaissance de ces parcours, l’équipe du Pôle Asile a souhaité agir en faveur du rétablissement de l’estime de soi, de la réparation. Elle a créé un espace collectif, en non-mixité choisie, dédié à l’expression et au partage : « Il fallait qu’elles sachent qu’elles ne sont pas seules ».

Ateliers bien-être, soins du corps, partage d’expériences, les femmes ont répondu à l’appel de ces premiers temps privilégiés : « On a senti qu’il y avait quelque chose à saisir, une envie germait ».

 

Le vote de la loi Asile et immigration est venu donner un nouveau coup de massue en ce qu’il nie de l’histoire, de la légitimité et de la capacité des personnes concernées à se raconter.

A la veille du 8 mars, Journée internationale pour la lutte des droits des femmes, les deux professionnelles ont donc décidé de se saisir de la dynamique initiée par ces ateliers pour proposer un nouveau format dédié à la connaissance et l’appropriation de ces droits.

 

Après une première séance en non-mixité, les femmes ont unanimement choisi de convier les hommes à marcher à leurs côtés, lors de la mobilisation intersyndicale du vendredi 8 mars à Nantes. Une semaine avant la marche, toutes et tous se sont réuni.es pour créer des pancartes qui leur ressemblent, qui portent une partie d’elles et eux.

Adar, Alpha, Ayoub, Clarisse, Edwige, Fatime, Fizuli, Habdallah Jos et Ibrahima écrivent : « Mon corps ne vous appartient pas », « Non à l’excision », « Non au mariage forcé », « Eduquez vos fils « , « Khalass ! »[1] ; des messages forts  pour sortir de la honte, se réapproprier son corps et sa voix.

L’occupation de l’espace public par la marche est un symbole particulièrement fort quand on sait la réalité du sans-abrisme chez les personnes exilées, quel que soit leur statut administratif. Être visible, scander sa réalité, c’est reprendre sa légitimité à exister et à se projeter.

À l’heure où la pratique du travail social est fortement mise à l’épreuve, ces temps privilégiés viennent rendre du sens à la démarche d’accompagnement des professionnel.les et leur juste place aux personnes concernées.

L’occasion de rappeler que depuis le 16 janvier 2024, la Cour de Justice de l’Union européenne reconnaît que la violence à l’encontre des femmes, fondée sur le genre, est une forme de persécution pouvant donner lieu en tant que telle à une protection. Il appartient désormais aux administrations et institutions de faire reconnaître ce droit à la protection et de le décliner à travers tous les domaines des politiques publiques. Nous espérons notamment que le Schéma régional d’accueil des demandeur.euses d’asile et réfugié.es saura prendre la juste mesure de ces enjeux essentiels.

 

[1] « Assez, ça suffit ! » en langue arabe.

 

Retrouvez le plaidoyer FAS « Santé des femmes en situation de précarité » 

 

 

 

 

[Appel à initiatives] Faire du mécénat une solution simple pour réduire les inégalités sociales, sociétales et environnementales

Agir pour réduire les inégalités sociales, sociétales et environnementales identifiées en Loire-Atlantique en relocalisant la philanthropie en « circuits courts ». Pour cela, la Fondation territoriale Loire Atlantique FT44 met tout en œuvre pour créer plus de coopération et d’interconnaissance entre les acteurs économiques, associatifs et publics, pour changer de posture et pour avoir une approche plus systémique.

Quelques indicateurs marquants ont guidé cette démarche :

  • 10% de la population de Loire-Atlantique soit 148 000 personnes, vivent sous le seuil de pauvreté
  • 22% de personnes se sentent seules dans les Pays de la Loire
    Un renoncement (aux soins mais aussi aux loisirs, à la culture, aux sports…)
  • 98% des cours d’eau de Loire-Atlantique sont en mauvais état
  • 107 300 ménages sont en risque de précarité énergétique
  • Après une séparation, 25 % des femmes sont pauvres, contre 15 % des hommes

La Loire-Atlantique est le deuxième département le moins fragile et en plein accroissement démographique. Couplés aux enjeux sociétaux et environnementaux, ces éléments montrent la nécessite de se questionner sur l’accès à la mobilité, la santé, l’alimentation saine, …

Ces éléments de contexte renforcent une envie de soutenir des initiatives qui prêtent une attention forte à co-construire avec toutes les parties prenantes et surtout les personnes accompagnées elles-mêmes.

En savoir plus

Inscrivez-vous à l’un de nos webinaires, les 26 mars et 10 avril, pour poser toutes vos questions sur l’Appel à Initiatives 2024 et son dossier de candidature. Ce sera également l’occasion d’échanger avec des membres de la commission. 

Inscriptions au webinaire par ici !

Les élections européennes 2024, un enjeu (aussi) pour notre secteur

Les élections européennes auront lieu le 9 juin 2024. Tout·e citoyen·ne français·e et européen·ne résidant en France peut y voter pour les députés européens qui représenteront la France au Parlement Européen

Plaidoyer Santé des femmes en situation de précarité

La Fédération publie son plaidoyer « Santé des femmes en situation de précarité ». Ce document de préconisations émane d’un travail partenarial issu du Groupe National Droits des Femmes, et complété par le Groupe d’Appui National Santé.

Inclusion & ruralité 2

Le programme « Inclusion & Ruralité 2 » vise à accompagner le développement de structures de l’insertion par l’activité économique qui contribuent à la résilience alimentaire des territoires ruraux. Vous pouvez candidater jusqu’au 19 avril. Toutes les informations ici.

Le programme Inclusion & Ruralité 2 est porté par la Mutualité Sociale Agricole (MSA). La MSA poursuit une mission, inscrite au Code Rural, de développement social des territoires ruraux, notamment sur les problématiques d’inclusion.

Logo de la MSA

Dans ce cadre, en 2002, la MSA a été à l’initiative de la création du réseau associatif LASER Emploi, dont l’objectif est de promouvoir l’accès à l’emploi et aux services sur les territoires ruraux. La MSA confie à LASER Emploi le déploiement et le pilotage d’Inclusion & Ruralité.

Logo Laser emploi

La MSA a construit Inclusion & Ruralité avec des partenaires experts et engagés.

En savoir plus

Parcours d’accompagnement Solidatech appel à candidatures

Votre association porte notamment des projets favorisant l’inclusion numérique ou envisage de le faire ? Vous êtes convaincu qu’une meilleure utilisation du numérique vous aiderait à renforcer votre impact ?

En partenariat avec TechSoup Europe, Solidatech lance son programme d’accompagnement gratuit et sur mesure pour accompagner 8 associations à améliorer leurs pratiques numériques.

🎯 Ce programme vise à :

✔ vous aider à faire l’état des lieux du numérique dans votre association et à construire votre feuille de route ;

✔ vous aider à acquérir de l’équipement numérique (matériel et/ou logiciels) au travers de conseils et d’une dotation financière déterminée selon votre feuille de route ;✔ vous accompagner dans la mise en place de ces nouveaux usages et outils ;

✔ vous sensibiliser et vous former sur les enjeux du numérique pour votre association.

Plus d’informations sur la présentation du parcours d’accompagnement Solidatech

📝 Critères d’éligibilité :

  • être une association loi 1901 ;
  • porter une ou des actions de solidarité permettant à tout un chacun d’accéder, comprendre et utiliser efficacement le numérique ;
  • pouvoir se déplacer ponctuellement sur la région parisienne pour des événements en présentiel ;
  • être en mesure de mobiliser du temps de travail (0,5 jr homme par semaine pendant 6 mois en moyenne pour faciliter le pilotage du projet).

Si votre association correspond à ces critères et si ce programme vous intéresse, merci de remplir les quelques questions https://docs.google.com/forms/d/e/1FAIpQLScu37dE-PNk64NuLyJLdT3q0Amb3Rw9ulBJtORUeBnu1Np4sQ/viewform

📩 >> Dépôt des candidatures : du jeudi 29 février au mercredi 27 mars 2024Pour toute question, contactez Sandrine Maung, notre cheffe de projet transformation numérique, par mail à : smaung@adb-emmaus.com