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9 février 2022

Les métiers du secteur social sont en danger ! Revalorisons-les !

Depuis sa création, la Fédération des acteurs de la solidarité défend la nécessité de proposer aux personnes en situation de précarité, non pas seulement un toit ou un emploi, mais aussi un accompagnement social global. Adapté à leurs besoins et leurs attentes, construit avec elles, il est l’une des conditions centrales pour une sortie durable de la pauvreté et le plein accès aux droits et à la citoyenneté des personnes. La Fédération se mobilise à ce titre pour sans cesse rappeler l’enjeu que les financements publics alloués aux différents dispositifs, d’hébergement/logement comme de santé ou d’insertion par l’activité économique, couvrent ce besoin, permettent de financer ce travail social.

Amplifiant spectaculairement des tendances déjà à l’œuvre, la crise sociale provoquée par la pandémie a démontré à la fois à quel point le travail social était indispensable à notre société et pourtant, si peu reconnu et valorisé. Il a fallu une mobilisation forte de la Fédération et du secteur associatif pour que les professionnel·le·s du travail social, a fortiori agissant auprès de personnes à la rue ou en hébergement collectif, accèdent aux dispositions prises légitimement pour les professionnel·le·s de santé durant les confinements (masques, garde d’enfants) ou bénéficient ensuite de primes ponctuelles. Ils ont pour autant été oubliés du Ségur, n’accédant pas aux revalorisations salariales décidées dans ce cadre, malgré des niveaux de salaire, notamment à l’embauche, faibles et même pas revalorisés en cohérence avec l’inflation. En parallèle, les financements moyens à la place ou à la personne accompagnée ont poursuivi leur baisse, au mieux leur stagnation, dans le secteur de la lutte contre l’exclusion. Et les écoles de travail social ont témoigné autant de leurs difficultés à pourvoir leurs places que de la précarisation de leurs étudiant·es.

La Fédération a alors alerté, sans cesse, le gouvernement sur une crise profonde du travail social, déjà à l’œuvre et menaçant de durer, et sur la crise des politiques de solidarité qui ne peut qu’en émerger. Saisissant les administrations et Ministres, portant des propositions d’amendements au projet de loi de finances, interpellant à plusieurs reprises le Premier Ministre, lors de rendez-vous et par une lettre publique, rejoignant dans de nombreuses régions des manifestations interassociatives et fédérales, elle a obtenu l’annonce d’une conférence des métiers de l’accompagnement social et médico-social, le 18 février prochain.

Pour que cette conférence soit à la hauteur des enjeux et se traduise par les nécessaires mesures d’urgence pour revaloriser les professionnel·le·s, de nouvelles mobilisations ont eu lieu partout dans le pays la semaine du 24 janvier, et le 4 février en Ile-de-France. Une campagne de promotion du travail social sur les réseaux sociaux et une pétition ont également été lancées, la presse s’en faisant largement l’écho.

Dans cette période de campagne présidentielle, et car la crise appelle des mesures d’urgence et des engagements structurels et durables, elle a aussi fait de l’investissement dans le travail social un axe majeur de l’acte I de son congrès et de ses propositions aux candidat·e·s à l’élection.

Dans l’attente d’un prochain rendez-vous avec le Premier Ministre en amont de la conférence, la Fédération restera mobilisée, pour rappeler l’impérieuse nécessité de revaloriser et promouvoir, enfin, le travail social.