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30 janvier 2024

L’enjeu de l’accompagnement en santé mentale des personnes en situation de grande précarité : les récentes recommandations de la Haute Autorité de Santé (HAS)

La Direction Générale de la Cohésion Sociale (DGCS), face au constat de l’augmentation des problématiques de santé mentale chez les personnes en situation de précarité, a saisi la HAS afin d’élaborer des recommandations et « de bonnes pratiques » visant à améliorer l’accès de ce public à des soins adaptés à leurs besoins. Pour penser et établir les recommandations présentées ci-après, la HAS a organisé un groupe de travail auquel la Fédération a pu participer, représentée par le co-président du Groupe d’Appui National (GAN), Monsieur Jean-Marc ANTOINE.

Ces recommandations de bonne pratique s’adressent aux professionnel.le.s du champ de la santé et aux professionnel.le.s des secteurs social et médico-social mais également les professionnel.le.s du logement et les acteurs et actrices de « première ligne » (bénévoles, police, pompiers, etc.) intervenant auprès de ces publics ainsi que les responsables publics au niveau national et territorial.

La HAS publie 10 « messages-clés » : 

  1. Proposer une approche globale, considérant que ce type d’interventions incluant l’accès à un logement (un « chez-soi ») et un accompagnement clinique et social adaptés sont plus efficients ;
  2. Mettre en place des démarches « d’aller vers » pour permettre l’expression d’une demande avec un accueil et un accompagnement inconditionnels, souples et inclusifs avec une réponse aux besoins fondamentaux et de « rester avec » les personnes aussi longtemps qu’elles peuvent en avoir besoin ;
  3. Proposer des interventions prenant compte de l’impact des traumatismes sur les parcours de vie, centrées sur le pouvoir d’agir des personnes dans la perspective de leur rétablissement, pensées en pluridisciplinarité,  adaptées aux vulnérabilités spécifiques (en lien avec d’éventuels troubles associés, l’âge, le genre, des parcours migratoires…) et avec l’étayage des principes de la réduction des risques et des dommages ;
  4. Assurer l’accès effectif des personnes à l’ensemble de leurs droits et en promouvoir la reconnaissance afin de lutter contre les non-recours et prévenir les ruptures ;
  5. Lutter contre la stigmatisation et les discriminations dont les personnes sont victimes afin de ne pas entraver leurs parcours de santé et de réinsertion en s’appuyant notamment sur les professionnel·le·s
  6. Organiser un dispositif de repérage précoce des troubles psychiques et des vulnérabilités psychosociales, apporter une réponse dès les premières demandes et accompagner les périodes de transition (sorties d’hospitalisation, etc.), les situations les plus complexes étant souvent le résultat de longs parcours d’errance ;
  7. Anticiper et gérer les crises psychiatriques : les situations de détresse extrême dans lesquelles les personnes en souffrance psychique peuvent se trouver impactent directement les équipes de première ligne qui peuvent se retrouver démunies pour y faire face ;
  8. Développer des réponses à la hauteur des besoins et pérenniser et généraliser les dispositifs pertinents ayant démontré leur efficacité (EMPP, programme « un chez-soi d’abord ») ;
  9. Coordonner l’action des professionnels et des structures sur un territoire pour permettre une réponse globale ;
  10. Former les équipes à la double problématique des troubles psychiques et de la grande précarité et les soutenir, en particulier au travers d’espaces d’échanges de pratiques.

Par ailleurs, la participation étant une composante essentielle de notre Fédération, nous avons défendu, en co-signant une lettre ouverte à destination de la HAS, la légitimité, la reconnaissance et l’implication des pairs-aidants au sein des équipes et établissements sanitaires, sociaux et médico-sociaux.

Pour aller plus loin, les ressources mises à disposition des professionnel.le.s :

La Fédération des Acteurs de la Solidarité s’engage

Pour cette nouvelle année, la Fédération proposera différentes actions pour promouvoir la santé mentale des personnes en situation de précarité avec un nouveau cycle de webinaires thématiques et l’organisation des Semaines d’Information en Santé Mentale qui auront lieu du 7 au 20 octobre sur l’importance de l’activité physique pour notre santé mentale.