Communiqué de presse
Paris, le 17 septembre 2020
Dans la nuit du 1er au 2 septembre, soit la nuit précédant la rentrée scolaire, plus d’un millier d’enfants dont la famille avait sollicité le numéro d’appel d’urgence 115 pour une demande d’hébergement cette nuit-là ont été contraints de dormir à la rue ou dans des abris de fortune.
Parmi les 5 527 personnes en famille ayant exprimé une demande d’hébergement, 2 925 n’ont pas été hébergées faute de places dans les structures d’hébergement d’urgence et d’accès aux logements sociaux. Parmi elles, 1 483 étaient des enfants de moins de 18 ans.
L’ouverture de places d’hébergement supplémentaires depuis le début de l’épidémie de Covid-19 ne permet toujours pas de répondre à l’ensemble des besoins :
Paradoxalement, le fait d’être en famille peut devenir un obstacle à la mise à l’abri en raison du manque de places d’hébergement compatibles avec la composition familiale… et quand un hébergement est disponible, les familles sont parfois contraintes de se séparer pour y passer la nuit. Le recours aux nuitées hôtelières, parc déjà saturé, devient alors la principale réponse apportée aux demandes de personnes en famille. Or, l’hôtel est inadapté à la vie de famille et ne permet pas de répondre aux besoins fondamentaux des enfants qui y vivent : alimentation équilibrée, soins, hygiène, intimité, proximité de l’école et du centre de loisirs, possibilité de faire ses devoirs dans le calme, d’inviter ses amis.
Si le plan de relance présenté la semaine dernière par le gouvernement contient une enveloppe de 100 millions d’€ pour l’hébergement, il ne prévoit pas de création de places supplémentaires pour les familles alors que la demande reste exponentielle. Moins d’1 % des crédits du plan de relance sont affectés aux plus précaires. Pourtant, l’urgence est d’agir au plus vite en faveur des enfants et de leurs familles : leur précarisation extrême, leurs conditions de vie dégradées ont des conséquences non négligeables sur le développement, la sécurité et le bien-être des enfants et des jeunes. Cela passe notamment par la création de nouvelles places d’hébergement et de logements accessibles aux plus pauvres et permettant le respect de l’unité familiale, par l’humanisation des structures d’hébergement, par la possibilité d’effectuer une évaluation sociale adaptée permettant d’accéder à ses droits, par la régularisation des personnes étrangères et sans statut, pour in fine, arriver à une stabilisation dans le logement.
La crise sanitaire a montré que le sans-abrisme n’était pas une fatalité et que grâce à des mesures volontaristes, l’objectif de « 0 personne à la rue » pouvait être approché. Ces mesures doivent être amplifiées afin que plus aucun enfant ne dorme à la rue et qu’il puisse être mis fin sans délai à la violation des droits de ces enfants et jeunes particulièrement vulnérables.
1. Ces chiffres concernent 98 départements, France entière y compris DOM, pour le 1er septembre 2020 et 90 départements pour le 1er septembre 2019. Les demandes enregistrées dans les 8 départements supplémentaires représentent moins de 3 % des demandes totales le 1er septembre 2020. Les chiffres correspondent aux demandes d’hébergement enregistrées dans le SI 115 (France entière) et dans ALOHA (115 de Paris).
Contacts Presse
Fédération des Acteurs de la Solidarité
Audrey-Jane Baldi – 06.17.80.03.52 – audrey-jane.baldi@federationsolidarite.org
UNICEF France
Carine Spinosi – 01.44.39.17.49 – cspinosi@unicef.fr
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Le travail social au cœur d’1 République sociale qui ne traite pas les + fragiles en bouc-émissaires et porte une légitimité de l’autorité publique reposant sur justice & équité de la règle commune Salutaire rappel Pascal Brice @FedeSolidarite
Une excellente tribune…
Ce gouvernement ne veut décidément pas mesurer la dégradation des conditions de vie des plus modestes et persiste dans une politique de plus en plus autoritaire qui préserve les intérêts des plus riches.