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26 janvier 2021

Stratégie vaccinale en faveur des personnes précaires : où en est-on ?

La Fédération a participé à plusieurs réunions, organisées par le cabinet du Ministre des solidarités et de la santé Olivier Véran au cours du mois de Janvier sur la stratégie vaccinale et la campagne de vaccination à venir pour le secteur de la lutte contre les exclusions : retour sur les informations essentielles et sur les propositions de la Fédération.

Quelles priorisations ? : 

L’âge est le critère prépondérant qui a été retenu pour la priorisation des personnes dans le cadre de la stratégie vaccinale. Ce facteur ayant été considéré comme celui qui conduit le plus à développer des formes graves du Covid-19.

En dehors du critère de l’âge, voici la liste des personnes concernées par la vaccination.

Par ailleurs, les établissements qui ont été considérés comme prioritaires, dans un premier temps, sont les résidences sociales et les foyers de travailleurs migrants (et résidences sociales lorsque ce sont d’anciens FTM) en raison des critères d’âge et de promiscuité. Le cabinet du ministre et l’équipe en charge de la stratégie vaccinale ont opéré cette priorisation en raison du nombre de doses actuellement disponibles. La question s’est posée pour d’autres établissements accueillant des personnes particulièrement vulnérables comme les pensions de famille, les Lits Halte Soins Santé, les Lits d’Accueil Médicalisés, les Appartements de Coordination Thérapeutique etc. mais le critère d’âge a été plus déterminant que les critères de comorbidités dans les arbitrages.

La Fédération et des autres acteurs associatifs a défendu l’accès prioritaire à la vaccination pour l’ensemble des  professionnel·le·s du secteur de la lutte contre les exclusions mais le critère d’âge qui s’applique également.

Cependant, pour les professionnel·le·s de plus de 50 ans ou présentant des risques de comorbidités dans leur ensemble (pas exclusivement les professionnel·le·s soignant·e·s) travaillant dans les structures médico-sociales peuvent d’ores et déjà se faire vacciner, la liste des centres est ici.

Les bénévoles et professionnels n’étant pas concernés par cette priorisation peuvent se faire vacciner selon le critère d’âge (actuellement de plus de 75 ans pour la population générale)

Un accès au vaccin pour tou·te·s, même pour les personnes non couvertes :

Les différentes étapes conduisant à l’administration du vaccin seront totalement prises en charge par l’assurance maladie, à savoir : la consultation pré-vaccinale et l’administration du vaccin. Pour les personnes non-couvertes par des droits à la santé (PUMa, Complémentaire Santé Solidaire, Aide Médicale de l’État etc.) : la facturation de ces étapes se fera via un numéro de sécurité sociale fictif associé à la caisse primaire d’assurance maladie (CPAM) locale que les professionnel·le·s en charge de la vaccination auront directement.

Comment accéder à la vaccination ? :

La question de l’aller-vers a été posée par la Fédération lors de ces différentes réunions, cependant à l’heure actuelle, les conditions de transport et de stockage des vaccins représentent des contraintes trop importantes pour permettre aux personnes d’accéder à la vaccination directement au sein de leurs lieux de vie. Ce sont donc dans des centres de vaccinations que s’effectueront, dans un premier temps au moins, les vaccinations des personnes en situation de précarité. Ces centres qui seront au nombre de 6 par département dans les prochaines semaines sont répertoriés ici.

Par ailleurs pour les personnes souhaitant être vaccinées, la consultation pré-vaccinale ne sera pas obligatoire.

Quelles perspectives pour la campagne vaccinale ?

L’arrivée du vaccin du laboratoire Astra Zeneca, qui a lui, des conditions de conservation et de stockage plus souples que les premiers vaccins disponibles, permettra l’élargissement de l’administration aux professionnel·le·s de ville, notamment aux médecins généralistes et peut-être aussi aux pharmacien·ne·s, infirmier·ère·s libéraux·ales, ainsi qu’à des équipes mobiles. Les modalités d’allers-vers pourraient être envisagées selon la disponibilité de ce vaccin, à la fin du mois de février.

La Fédération a alerté le cabinet du ministre sur l’importance de l’aller-vers pour réussir à aller au plus proche des personnes accompagnées par les associations et des personnes à la rue, en squats et en bidonville. La Fédération a également insisté sur l’absence de professionnel·le·s médicaux·ales dans les structures d’hébergement généraliste, et donc de l’utilité de mobiliser les équipes mobiles sanitaires dans les structures d’accueil et qu’il fallait absolument ne pas faire peser sur les travailleur·euse·s sociaux·ales des tâches inappropriées comme la collecte d’informations sensibles relatives à la santé.

La Fédération a par ailleurs défendu la co-construction des supports d’information, de sensibilisation et de l’ensemble des moyens de communication relatifs à la vaccination à destination des personnes en situation de précarité avec les instances de représentation des personnes accompagnées ou accueillies (CNPA – CRPA). Nécessité aussi que ces supports soient traduits en plusieurs langues. Des supports spécifiques à destination des travailleur·euse·s sociaux·ales ont également été demandés par la Fédération.

La Fédération a également défendu l’accès à la vaccination des personnes hébergées dans le cadre du plan hiver mais à ce stade aucun calendrier précis de déploiement de la vaccination dans les centres d’hébergement n’est annoncé.  Les discussions avec les Ministères concernés se poursuivent.

Pour plus d’informations, vous pouvez contacter :

Hugo Si Hassen, chargé de mission santé à la Fédération des Acteurs de la solidarité,

hugo.sihassen@federationsolidarite.org