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13 mars 2023

Retour sur la Journée Nationale Prostitution

Lundi 13 février s’est tenue la Journée Nationale Prostitution, à destination des professionnel.le.s accompagnant les adultes et mineur.e.s en situation de prostitution.

Cette journée a rencontré un franc succès, et témoigne de l’utilité et du besoin pour les professionnel.le.s du secteur social et médico-social, d’échanger et d’être mieux outillé.e.s sur à la fois l’évolution des phénomènes prostitutionnels impactant de fait le travail social, témoigner des difficultés rencontrées pour assurer un accompagnement social global pour répondre aux plus près des besoins des personnes souhaitant sortir de l’activité prostitutionnelle, mais aussi d’alerter sur la hausse du nombre de mineur.e.s et jeunes majeurs en situation de prostitution.

Une politique publique peu financée et une mise en œuvre inégale dans les territoires

A cette occasion, une première table ronde en présence de la Directrice Générale de la FAS, Madame Nathalie Latour, a permis de dresser un état des lieux de la mise en œuvre du volet social de la loi de 2016 et porter des préconisations à destination des pouvoirs publics.

Pour rappel, grâce à la mobilisation de la FAS et ses partenaires spécialisés, « un volet social » fut intégré à la loi du 13 avril 2016, visant à renforcer l’accompagnement des personnes souhaitant sortir de la prostitution, par la création du dispositif Parcours de Sortie de Prostitution et d’Insertion Sociale et Professionnelle (PSP).

Malgré des avancées certaines, les moyens alloués  demeurent bien en deçà des objectifs et engagements politiques affichés pour permettre au plus grand nombre de personnes souhaitant sortir de la prostitution de pouvoir s’inscrire dans un parcours de sortie de prostitution et bénéficier d’un accompagnement social spécialisé.

Pourtant, ce dispositif a démontré son efficacité, puisque sur les 161 PSP terminés, 95% des personnes sortent du parcours avec une formation, un emploi et un logement.

Mieux repérer, prévenir, accompagner et protéger les mineur.e.s et les jeunes majeurs en situation prostitutionnelle ou en risque de l’être

Une seconde table ronde réunissant les professionnel.le.s engagé.e.s auprès des mineur.e.s en situation de prostitution, a permis à la fois d’échanger sur l’ampleur du phénomène et des inquiétudes quant à l’absence de volonté politique pour y répondre.

On estime entre 7 000 à 10 000 mineur.e.s qui se trouveraient en situation de prostitution en France, principalement des filles âgées entre 13 et 16 ans, mais ces chiffres seraient bien en deçà de la réalité.

Les intervenantes ont pu rappeler que les mineur.e.s en situation de prostitution ne se sentent pas victimes la plupart du temps parce qu’elles/ils sont sous emprise et dans un continuum de violence qui, à un moment, bascule dans le système prostitutionnel.

Ce positionnement doit amener les professionnel.le.s à repenser à la fois leur positionnement et leurs pratiques en adoptant une posture de « non jugement » et non moralisatrice.

La prostitution n’étant pas unique, l’approche globale et commune auprès du public est nécessaire de la part des intervenants. Les approches de réduction des risques respectent les trajectoires de vie des personnes et leurs droits.

Ateliers : Outiller les professionnel.le.s pour mieux identifier et accompagner les personnes en situation de prostitution

Le reste de la journée fut consacrée à 5 ateliers pratico-pratiques, présentant différents dispositifs portant :

  • Comment assurer un accompagnement social global spécialisé et de qualité pour garantir aux personnes inscrites dans un parcours de sortie de prostitution d’accéder à une autonomie réelle ?
  • L’évolution des pratiques prostitutionnelles impactent les pratiques du travail social : de l’aller vers de rue à l’aller vers numérique
  • Présentation du dispositif Ac.sé : mieux repérer et protéger les personnes étrangères victimes de la trait des êtres humains
  • Présentation du fonctionnement d’une Commission de lutte contre la Prostitution, le Proxénétisme et la traite des êtres humains (CDLP) et quel rôle pour les associations agréées PSP ?
  • Promouvoir la santé et la RDR des personnes en situation de prostitution

Vous retrouverez dans cet article (→) le programme détaillé de chaque atelier