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5 avril 2022

Protocole interministériel « Insertion dans l’emploi / Petite enfance » : les bonnes pratiques à essaimer

Brigitte Klinkert, ministre déléguée à l’insertion, et Adrien Taquet, secrétaire d’État chargé de l’Enfance et de la Famille, ont présenté le 16 mars leur protocole conjoint “Insertion dans l’emploi / Petite enfance”, avec un double objectif :

D’une part, à accélérer la levée des freins au retour à l’emploi liés à l’accueil du jeune enfant. A ce titre, il a été convenu :

  • D’œuvrer à l’élargissement des aides financières, notamment celles du service public de l’emploi pour mieux s’adapter aux besoins (mode d’accueil, âge de l’enfant, horaires, familles monoparentales) et couvrir davantage le reste à charge des familles quel que soit le mode d’accueil ;
  • De soutenir le développement des modes d’accueil du jeune enfant « à vocation d’insertion professionnelle » (AVIP) avec l’appui de la Caisse Nationale des Allocations Familiales (CNAF). L’objectif est de faciliter l’accueil des enfants dont les parents sont engagés dans un parcours d’insertion professionnelle, en faisant évoluer le label et en renforçant l’animation territoriale des acteurs de la petite enfance et de l’insertion dans l’emploi ;
  • D’accompagner les initiatives exemplaires et innovantes, comme le développement de solutions d’accueil dites éphémères, le cas échéant en horaires atypiques ;
  • De promouvoir les aides et solutions d’accueil existantes auprès des personnes concernées et auprès des professionnels de l’insertion, grâce au service public de l’insertion et de l’emploi (SPIE).

D’autre part, et en lien avec le comité de filière « Petite enfance » qui sera associé à la mise en œuvre de ce protocole, de promouvoir les métiers de la petite enfance auprès des demandeurs d’emploi et en particulier des personnes en parcours d’insertion. A ce titre, il a été convenu :

  • Avec l’aide du Service Public de l’Insertion et de l’Emploi (SPIE), d’informer les demandeurs d’emploi, dont notamment ceux qui en sont éloignés depuis longtemps, des offres de formation et d’emploi liées à la petite enfance ;
  • De les orienter vers les formations diplômantes des métiers de la petite enfance et de prévoir un parcours de Validation des Acquis d’Expérience (VAE) ;
  • D’accompagner les Opérateurs de Compétences (OPCOs) qui en feraient la demande dans la construction de projets de préparation opérationnelle à l’emploi collective dans le secteur de la petite enfance ;
  • D’inciter les structures de l’Insertion par l’Activité Économique (IAE) et les groupements d’employeurs pour l’insertion et la qualification (GEIQ) à se positionner sur les métiers de la petite enfance et à orienter les personnes en parcours d’insertion vers ces métiers.

Ces engagements s’inscrivent dans la continuité de la Stratégie nationale de prévention et de lutte contre la pauvreté. Le Président de la République Emmanuel Macron l’avait rappelé lors de l’ouverture de notre Congrès le 6 janvier, « près de 20% des parents n’obtiennent pas de mode d’accueil. Plus de 160 000 ne reprennent pas le travail, faute de solution de garde pour leurs enfants. »

Dans le cadre de ses propositions 2022-2027, la Fédération des acteurs de la solidarité propose notamment de :

  • Mettre en œuvre un plan d’action pour augmenter l’accès à l’IAE des femmes :
    • Former les prescripteurs·ices et les SIAE à l’égalité professionnelle et à lutter contre les violences sexistes et sexuelles
    • Mobiliser les communes et les CAF pour l’accès des salariées en insertion à des modes de garde d’enfants, en particulier en développant les modes de garde en horaire atypique
  • Agir pour l’accès des ménages les plus précaires à des solutions d’accueil du jeune enfant
    • Créer sur le quinquennat à venir 200 000 places en établissement d’accueil du jeune enfant (EAJE) adaptée aux familles à faible revenu pour atteindre un objectif d’accueil de 30% des enfants issus d’une famille pauvre.
    • Réformer les critères d’attribution des places en crèche par les municipalités afin de les rendre transparents et de mettre en œuvre une priorisation des enfants de familles en situation de précarité et issus de famille monoparentale.
    • Réformer le complément de mode de garde, pour rendre la garde par des assistant·es maternelles aussi accessible que celle en EAJE.

Notre mobilisation nous a amené à contribuer à l’élaboration du protocole “Insertion dans l’emploi / Petite enfance”, en lien avec la DGCS et la DGEFP, en valorisant des actions mises en œuvre par nos adhérents et partenaires. Ainsi, le protocole reprend comme « bonnes pratiques à essaimer » :

  • La micro-crèche d’insertion portée par l’association PAR ENchantement, à Strasbourg, qui emploie des personnes en Parcours Emploi Compétences qu’elle forme et prépare au CAP petite enfance, et accueille des enfants dont les parents, en situation de précarité et dans une démarche d’insertion professionnelle, ne peuvent faire garder leurs enfants sur des horaires de crèche classique, voire n’y ont pas accès.
  • Le chantier d’insertion qualifiant de l’association ADAGE, à Paris, qui forme ses salarié.es, en partenariat avec l’hôpital Bichat, afin de leur permettre une entrée en école d’auxiliaire de puériculture à l’issue de leur parcours.
  • L’association intermédiaire BIC, à Bordeaux, propose des mises à disposition de salarié.es en parcours d’insertion auprès de crèches, des actions de formation, des contrats en alternance. Elle tisse également de nombreux partenariats avec les collectivités territoriales pour la création d’actions mutualisées et innovantes spécifiques à la petite enfance.
  • L’association intermédiaire Réagir, à Talence, a développé une partie de ses activités dans la petite enfance, avec un marché réservé « insertion et qualification » avec une collectivité sur le remplacement des agents de crèche, et des conventions et contrats réguliers avec des crèches associatives privées et des micro-crèches pour le remplacement des agents et le pré-recrutement. Des partenariats de formation au CAP petite enfance sont également développés avec Pôle emploi.
  • Le Geiq petite enfance-animation, à Lille, propose à des personnes éloignées de l’emploi de se former aux métiers de la petite enfance ou de l’animation par le biais de l’alternance, grâce à un contrat de professionnalisation ou un contrat d’apprentissage (formation au CAP accompagnement éducatif petite enfance, Auxiliaire de puériculture ou Educateur de jeunes enfants).

Des pratiques que nous continuerons à partager et valoriser, au sein du réseau et auprès des pouvoirs publics !

Nous restons mobilisés quant à la mise en œuvre opérationnelle du protocole, en lien avec nos adhérents et les services de l’État.

Cliquez ici pour lire le protocole « Insertion dans l’emploi / Petite enfance »