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25 mai 2023

Nos prisons sont-elles des « colonies de vacances » ?

Suite à la polémique autour d’un jeu télévisé organisé à la prison de Fresnes l’été dernier, les images diffusées sur les réseaux sociaux avaient crée la polémique. Le député LR Éric Ciotti avait alors déclaré « nos prisons ne sont pas des colonies de vacances​ ». La sortie du dernier rapport de la Contrôleure générale des lieux de privation de liberté (CGLPL) sortie le 11 mai rappel la réalité des prisons françaises : surpopulation carcérale, maltraitances, pénurie de personnel, graves dysfonctionnements, bien loin des clichés diffusés sur internet.

 

Depuis la condamnation de la France par le Conseil de l’Europe en 2021 sur les conditions de détention et la surpopulation carcérale, rien ne semble avoir changé. Le constat de Dominique Simonnot, la contrôleuse générale des lieux de privation de liberté (CGLPL), s’appuie sur les 115 visites de contrôle d’établissements effectuées en 2022. Le premier point soulevé par le rapport est la surpopulation carcérale et les atteintes à la dignité en prison. Avec 73 080 détenus au 1er avril et un taux d’occupation moyen des maisons d’arrêt à 142,2 %, la France a atteint un nouveau record d’incarcérations.  « Aucune des visites du CGLPL dans les maisons d’arrêt et quartiers maison d’arrêt (seuls touchés par la surpopulation) n’a permis de voir un taux d’occupation inférieur à 135 %, et trois prisons affichaient des taux supérieurs à 200 % au moment du contrôle », indique le rapport. La réponse de l’exécutif s’articule autour d’un plan de construction, à l’horizon 2027, de 15 000 nouvelles places nettes de prison. Une solution jugée inefficace par la contrôleuse car : « Plus on construit, plus on remplit. »

La FAS demande depuis longtemps à ce que la prison ne soit pas considérée comme la seule sanction acceptable par la société. Il est essentiel de développer les peines exécutées en milieu ouvert et aménagements de peine afin de permettre que soit évité un passage en détention et préviennent des effets délétères qu’il produit sur les personnes incarcérées et de proposer des conditions dignes d’incarcération avec un accompagnement social global.

Le document de près de 200 pages met en évidence également une « gestion de plus en plus sécuritaire de la rétention des étrangers ». Les personnes retenues le sont « dans des espaces sales et dégradés », et disent « souffrir de faim et maigrissent pendant leur séjour ». De plus, l’enfermement des enfants se poursuit malgré les « demandes insistantes du CGLPL » et la jurisprudence européenne.

Retrouver le plaidoyer complet de la FAS ici

Retrouver le rapport de la Contrôleure générale des lieux de privation de liberté ici