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23 août 2012

L’Europe veille à l’inclusion des Roms

Après avoir mis la France sous surveillance à deux reprises, en 2010 puis en août 2012, au sujet des démantèlements de camps roms, la Commission européenne s’est félicitée, ce mercredi, de la levée d’une partie des mesures transitoires qui restreignaient jusqu’à présent l’accès à l’emploi des populations roms.

Rappelons qu’en 2011 la Commission européenne avait invité les États membres de l’UE à mettre en œuvre des stratégies nationales pour améliorer l’intégration économique et sociale des 10 à 12 millions de Roms que compte l’Europe. Ce cadre européen définissait quatre piliers pour lesquels une action nationale était requise afin d’améliorer l’intégration des Roms: l’accès à l’éducation, à l’emploi, aux soins de santé et au logement.

si dans le rapport de synthèse paru en mai 2012, la Commission reconnait que les États membres se sont efforcés d’élaborer une stratégie globale d’intégration des Roms, elle souligne toutefois que des efforts beaucoup plus importants doivent être entrepris pour assurer un financement suffisant aux fins de l’inclusion des Roms, pour la mise en place de mécanismes de contrôle et la lutte contre la discrimination et la ségrégation.

L’évaluation de la Commission met aussi en évidence le fait que la majorité des États membres n’a pas, jusqu’à présent, réussi à mobiliser des ressources budgétaires suffisantes pour l’intégration des Roms. Seuls douze pays ont fait état d’un financement précis, qu’il soit national ou européen, et ont mentionné dans leurs documents de stratégie des montants spécifiques relatifs à des mesures d’intégration des Roms (Bulgarie, Grèce, Hongrie, Lettonie, Lituanie, Pologne, Portugal, République tchèque, Roumanie, Slovaquie, Slovénie et Suède).

Pour chacun des quatre domaines clés de l’intégration des Roms, la Commission adresse des recommandations stratégiques aux États membres et prévoit un retour d’information spécifique pour chaque stratégie nationale, en mettant en évidence les éléments clés et les principales lacunes.

La Commission évaluera régulièrement les mesures prises par les États membres dans le cadre du suivi du rapport paru aujourd’hui. La Commission publiera des rapports annuels qui feront le point sur les mesures prises au niveau national afin de mettre en œuvre le cadre de l’UE. Ces rapports d’avancement maintiendront non seulement l’intégration des Roms en bonne place à l’ordre du jour des activités de l’Union européenne, mais feront aussi peser sur les États membres la pression de leurs pairs en vue de la mise en œuvre des recommandations de la Commission ainsi que des actions qu’ils ont eux‑mêmes annoncées dans leurs stratégies.

L’Agence des droits fondamentaux sur la situation des Roms dans onze États membres (voir: http://fra.europa.eu) rapporte que parmi les Roms interrogés, un sur trois est au chômage, 20 % ne bénéficient d’aucune couverture pour les soins de santé et 90 % vivent sous le seuil de pauvreté. Ils sont nombreux à être confrontés aux préjugés, à l’intolérance, à la discrimination et à l’exclusion sociale dans leur vie quotidienne. Ils sont marginalisés et vivent pour la plupart, sur le plan socioéconomique, dans une extrême pauvreté.