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26 octobre 2021

Lettre ouverte au président de la République : M. le Président de la République, pour les jeunes, allez au bout de votre engagement !

Paris, le 25 octobre 2021

M
. le Président de la République, pour les jeunes, allez au bout de votre engagement !

Le 12 juillet dernier, devant des millions de Français, vous vous engagiez avec force à
mettre
en place un revenu dengagement pour les jeunes ni en emploi, ni en formation. Il
s
inscrivait alors dans le prolongement des travaux lancés en janvier 2021 par la ministre
Elisabeth
Borne sur la garantie jeunes universelle à la suite de la remise du rapport du Conseil
d
orientation des politiques de jeunesse : « La Garantie jeunes, un droit pour demain ». Il se
voulait
aussi un atout supplémentaire dans la politique suivie avec « un jeune une solution »
10
mois après louverture de ces travaux, nous sommes inquiets. Pourtant dès le début,
nos
organisations ont soutenu l’idée d’une réponse pour tous les jeunes sans soutien familial
qui
connaissent des situations de pauvreté.

La crise sanitaire et sociale a mis une nouvelle fois en lumière un impensé de notre
syst
ème de solidarité intergénérationnelle et un angle mort de nos politiques publiques : la
situation
des jeunes de moins de 25 ans en précarité. Les files d’attente devant les lieux de
distributions
alimentaires comme les aides durgences déployées par les associations ont
montré
combien la situation était désastreuse. Ce refus dintégrer ces jeunes dans les
mécanismes
de protection de droit commun est souvent « justifié » au nom du fait que la
solidarité
familiale est censée leur assurer une protection suffisante. Or, dans un contexte où
la
pauvreté monétaire frappe particulièrement les jeunes, cette vision est irréaliste soit parce
que
ces jeunes sont en rupture avec leur famille soit parce que cellesci ne peuvent les aider.
Alors
que les annonces devaient être faites à la rentrée, nous assistons depuis
plusieurs
semaines à une série de tergiversations, laissant craindre des renoncements, et
parfois
de propos stigmatisant à propos de ces jeunes. Même si la situation économique est
meilleure
quattendue, nous sommes revenus à la situation davant la crise. Un jeune sur 5 vit
toujours
en dessous du seuil de pauvreté et nombre dentre eux rencontrent dimportantes
difficultés
pour obtenir un emploi stable. Non, aucun jeune ne se satisfait de vivre avec une
allocation.
Avec 500 euros, on ne vit pas, on survit !

La France est lun des seuls pays européens à navoir aucune réponse durable pour
les
jeunes ni en emploi, ni en formation ou pour les travailleurs pauvres de 18/25 ans (soit près
d
1,5 millions de personnes). Plutôt que de continuer à empiler les dispositifs, il est temps de
mettre
en place un droit ouvert à tous les jeunes en situation de pauvreté qui sinscrivent dans
un
parcours dinsertion sociale et professionnelle, en leur garantissant, une allocation dun
montant
équivalent au RSA et un accompagnement adapté qui soit en mesure de leur donner
les
chances de réussir leur entrée dans la vie active. Un droit sans contrainte de durée leur
facilitant
l’accès au logement et à la complémentaire santé solidaire. Ouvrir des droits aux
jeunes
en situation de pauvreté, c’est en effet la meilleure façon d’en faire des adultes
autonomes
et capables de subvenir à leurs besoins.

Nous navons plus le temps de tergiverser. Il est temps, Monsieur le président de la
République,
daller au bout de vos engagements.



Signataires
:

Laurent
Berger (CFDT)
Pascal
Brice (Fédération des acteurs de la solidarité)
Chloé
Corvée (Jeunesse Ouvrière Chrétienne)
Véronique
Devis (Secours catholique)
Christophe
Devys (collectif Alerte)
Patrick
Doutreligne (Uniopss)
Antoine
Dulin (Conseil d’orientation des politiques de jeunesse)
Marie
Aleth Grard (Atd Quart Monde)
Mélanie
Luce (UNEF)
Paul
Mayaux (Fage)
Pascal
e Ribes (APF France Handicap)
Christophe
Robert (Fondation Abbé Pierre)
Yann
Renault (CNAJEP)
Antoine
Sueur (Emmaüs France)
Nicolas
Truelle (Apprentis d’Auteuil)
Rima
Chihi (Forum français de la jeunesse)
Jean
Paul Vaillant (UNAFO)
Michel
Pelenc (Soliha)
Jean
Michel David (UNCLLAJ)
Claude
Garcera (UNHAJ)

 

 

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