08 octobre 2024
30 octobre 2015
Au 1er novembre 2015, l’allocation pour demandeur d’asile (ADA) remplace l’allocation mensuelle de subsistance (AMS) qui était versée aux demandeurs d’asile hébergés en CADA et l’allocation temporaire d’attente (ATA), versée aux autres demandeurs d’asile qui avaient acceptés l’offre de prise en charge dans le dispositif national d’accueil.
Cette fusion n’est pas sans poser de réelles difficultés pour les demandeurs d’asile et les associations, tant dans les montants qui viennent d’être publiés que du difficile passage entre deux modèles, qui n’a pas toujours été anticipé.
Les montants de l’ADA : les personnes isolées, les familles hébergées au 115 et les familles monoparentales défavorisées dans le nouveau calcul.
La directive européenne « accueil » du 26 juin 2013 oblige les Etats membres à proposer un « niveau de vie adéquat [aux demandeurs d’asile et] qui garantisse leur subsistance et protège leur santé physique et mentale ». Elle impose que les demandeurs d’asile soient hébergés ou logés et qu’à défaut, une allocation leur soit versée qui doit nécessairement couvrir leurs besoins fondamentaux.
Un des enjeux de la réforme de l’asile a été de prendre en compte la situation familiale des demandeurs d’asile dans la nouvelle allocation pour demandeur d’asile.
Le décret du 21 octobre 2015 publie les montants de l’ADA.
Tableau comparatif ADA/ATA
Montant en euros par jour et par personne
Nombre de personnes | Hébergé en CADA | Hébergé en HUDA/AT-SA ou Veille sociale | Non hébergé (à la rue ou chez un tiers) | |||
AMS | ADA | ATA | ADA | ATA | ADA | |
1 personne | 6.86 | 6,80 € | 11.45 | 6,80 € | 11.45 | 11 |
2 personnes | 10.37 | 10,20 € | 22.90 | 10,20 € | 22.90 | 18.60*/14.40² |
3 personnes | 12.81 | 13,60 € | 22.90 | 13,60 € | 22.90 | 22*/17.80² |
4 personnes | 16.46 | 17,00 € | 22.90 | 17,00 € | 22.90 | 25.40*/21.20² |
5 personnes | 20.28 | 20,40 € | 22.90 | 20,40 € | 22.90 | 28.80*/24.60² |
6 personnes | 23.93 | 23,80 € | 22.90 | 23,80 € | 22.90 | 32.20*/28² |
7 personnes | 27.59 | 27,20 € | 22.90 | 27,20 € | 22.90 | 35.60*/31.40² |
8 personnes | 31.25 | 30,60 € | 22.90 | 30,60 € | 22.90 | 39*/34.8² |
9 personnes | 34.91 | 34,00 € | 22.90 | 34,00 € | 22.90 | 42.6*/38.2² |
10 personnes | 38.57 | 37,40 € | 22.90 | 37,40 € | 22.90 | 46*/41.60² |
* : si demande en couple
² : si famille monoparentale
On constate que les montants de l’ADA restent sensiblement identiques pour les personnes qui sont hébergés en CADA.
En revanche, pour les autres demandeurs d’asile hébergés, les montants sont inférieurs.
Les demandeurs d’asile hébergés par le 115 et ceux bénéficiant d’un hébergement dans un dispositif dédié pour les demandeurs d’asile (At-SA par exemple) disposeront du même montant alors que les prestations d’accompagnement seront bien différentes. La situation familiale n’est véritablement prise en compte qu’à partir du 6e enfant.
Le calcul du montant de l’ADA pour les personnes hébergées au 115 sera tout simplement impossible, compte tenu du caractère temporaire de l’hébergement ainsi que du non-accès de l’OFII (Office français de l’immigration et l’intégration) aux données du 115, soumises au principe déclaratif et à l’anonymat.
Concernant les personnes non hébergées (à la rue ou hébergés chez un tiers), les montants sont inférieurs au montant de l’ATA pour les personnes isolées. Les familles monoparentales sont donc défavorisées dans ce calcul dans la mesure où c’est à partir du 4ème enfant que l’ADA dépasse l’ancien montant.
La FNARS regrette que ces montants ne soient pas suffisants pour couvrir des besoins fondamentaux des demandeurs d’asile. En effet, ces montants ne pourront pas couvrir les dépenses de familles à la rue ou au 115, et tout particulièrement les familles monoparentales défavorisées dans le nouveau calcul de l’allocation.
La rupture de droit pour les demandeurs d’asile hébergés en CADA
De plus, le passage de l’AMS à l’ADA au 1er novembre 2015 n’a pas été anticipé par les services de l’Etat. L’AMS étant versée à terme à échoir et l’ADA, à terme échu, les demandeurs d’asile hébergés en CADA verront le premier versement de l’ADA au 1er décembre 2015, alors que l’AMS leur aura été versé une dernière fois le 1er octobre 2015. Il s’agit donc d’un mois sans ressources.
Le ministère de l’Intérieur propose une avance d’un demi-mois d’AMS aux demandeurs d’asile hébergés en CADA, à charge pour eux de rembourser cette somme aux gestionnaires de CADA dès qu’ils percevront l’ADA en décembre 2015. Cette solution n’est pas acceptable pour les demandeurs d’asile car cette allocation couvrira leurs besoins pour décembre 2015.
La FNARS a interpellé le ministère de l’Intérieur sur cette question pour demander à ce que les sommes versés aux demandeurs d’asile hébergés en CADA leur soient effectivement versées, sans qu’ils soient tenus de rembourser ces sommes.
Un montant de l’ADA manifestement sous-évalué dans le Projet de loi de finances pour 2016
Les crédits prévus en 2016 dans le PLF apparaissent particulièrement inquiétants :
ATA/ADA | 2013 | 2014 | PLF 2015 | PLF 2016 | Evolution Exécuté 2014/ LFI 2015 | Evolution PLF 2015/2016 | Evolution exécuté 2014/PLF2016 | ||
PAP | RAP | PAP | RAP | ||||||
crédits en M€ | 140,00 € | 149,24 € | 135,00 € | 169,73 € | 109,93 € | 137,50 € | -35% | 25% | -19% |
Montant journalier moyen par bénéficiaires | 11,35 € | 11,45 € | 8,39 € | 1% | -27% | -26% |
137M€ seront consacrés à l’ADA en 2016 pour l’ensemble des demandeurs d’asile, alors que les crédits exécutés en 2014 pour la seule ATA, sans comptabiliser les bénéficiaires de l’AMS étaient de 169M€. On constate donc une baisse de 19% entre ce qui a été effectivement dépensé par l’Etat pour les bénéficiaires de l’ATA et ce qui est prévu dans le budget 2016.
L’exécuté 2014 ne prenait pourtant pas en compte les demandeurs d’asile qui étaient placés en procédure prioritaires et qui bénéficieront pourtant de l’ADA en 2016 pendant le temps de leur recours devant la CNDA.
Selon le PAP 2016 ce budget a été calculé sur la base de 44 000 bénéficiaires sur l’année (estimés en fonction de la réduction des délais de procédure) alors que fin novembre 2014, ils représentaient 46 856 personnes (ce chiffre ne comprenant pas les bénéficiaires de l’AMS, pourtant intégrés dans l’ADA)
Par ailleurs, le montant de l’allocation est en baisse et passe de 11,45€ à 8,39€ par jour (montant moyen).
La FNARS regrette que ce budget soit sous-évalué et oblige les services de l’Etat de réinjecter, comme tous les ans, des crédits supplémentaires en cours d’année sur cette allocation.
La FNARS demande à ce que le calcul de l’ADA prenne en compte l’ensemble des besoins des demandeurs d’asileet que son montant permette effectivement un niveau de vie adéquat (notamment l’hébergement, l’alimentation, le transport, les produits de base d’hygiène, la vêture, le matériel essentiel de puériculture, les soins de santé…).
La prise en compte des besoins des demandeurs d’asile avant l’ouverture des droits à l’ADA
Qu’il s’agisse des demandeurs d’asile en attente de l’ouverture de leur droit à l’ADA ou des demandeurs d’asile en attente de son premier versement, la FNARS s’inquiète de la non couverture des besoins élémentaires et fondamentaux des demandeurs d’asile qui devront s’orienter vers le droit commun (BOP 177 ou vers les acteurs caritatifs), aujourd’hui, totalement saturés pour couvrir leurs besoins fondamentaux. Il s’agit pourtant de personnes en demande de protection dont le statut est garanti par la convention de Genève relative au statut de réfugiés.
L’arrivée de 30 000 demandeurs d’asile d’ici 2017 doit obliger l’Etat à subvenir dignement à l’accueil de l’ensemble des demandeurs d’asile et de prévoir une organisation territoriale qui couvre les besoins des personnes, aujourd’hui, non satisfaits. La FNARS regrette que cela n’ait pas été un des enjeux de la réforme du droit d’asile.
Télécharger le décret du 21 octobre 2015 relatif à l’allocation pour demandeur d’asile…
08 octobre 2024
04 octobre 2024
26 septembre 2024
On est dans la confusion la plus générale.Le ministre additionne des montants accordés à des associations sans l’intervention desquelles le désordre serait généralisé.On est loin du pragmatisme et de la lucidité prônés par Michel Barnier. » fustige P.Brice
Bruno Retailleau cible les associations d’aide aux migrants
Le ministre de l’intérieur a dénoncé la présence des associations dans les centres de rétention administrative et leur subventionnement.
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Laisser des enfants dormir dans la rue c'est sacrifier leur santé mentale, les surexposer aux retards de développement.
Aucun enfant ne doit aller à l'école sans savoir où il dormira le soir.
Les associations alertent encore ce matin. L'inaction du gouvernement est intolérable.
💬 "Qu'on arrête de diviser les gens, de les mettre en concurrence les uns contre les autres."
Les mots de Pascal Brice, président de la Fédération de la solidarité
#ApollineMatin
Deux "journées du travail social" pour "montrer la force" de la profession
@FedeSolidarite
Les perspectives de Pascal Brice clôturent les Journées du Travail Social
« Nous allons continuer le combat pour que les politique publiques dans ce pays soit à la hauteur de ce qui ce vit. »
« Votre fédération continuera à mettre le travail social en pleine lumière avec un objectif : c’est que ce combat là ne soit plus le combat de quelques uns mais de toute la société. »
Plénière 3 - le travail social, une solution contre le chaos avec @fa_brugere, philosophe, Jean-Jacques Brot, ancien préfet, @NDuvoux, président du @ConseilPauvrete , @finchelstein, secrétaire général @j_jaures, Véronique Lambert, directrice de l’Etape, administratrice de la FAS
Jean-Jacques Brot : « il faut que collectivement nous retrouvions les fonctions et les valeurs qui vont nous permettre de survivre dans une société de plus en plus vulnérable. »
Véronique Lambert : « les travailleurs sociaux sont les garants du lien social, ils sont les professionnels qui évitent le chaos, qui mettent en place la solidarité. On doit réussir à montrer ce que serait une société sans nous. »
Plénière 2 : Pouvoir d’agir : comment réinventer la solidarité avec Cyprien Avenel, sociologue, Christine Bailly, membre du CLTSDS, Denis Bourque, professeur à l’Université du Québec en Outaouais, Samir Elhamdi et Florence Moritz représentantsdes personnes accompagnées
Christine Bailly « il faut aussi prendre en compte la capacité des personnes à participer afin de les accompagner au plus près des besoins pour redonner ce pouvoir d’agir. »
Cyprien Avenel : « le travailleur social n’est pas là uniquement pour réparer mais pour accompagner la personne telle qu’elle est. Il-elle n’est plus seulement porte parole de l’usager mais un accompagnateur vers la prise de parole des personnes »
Nancy capitale du travail social pour 2 jours, à l’occasion du congrès de la @FedeSolidarite présidée par Pascal Brice.
Avec Chaynesse Khirouni, nous avons dit toute l’importance du travail quotidien des 1,3 million de travailleuses, pour l’essentiel, sociales.
Plénière 1 – Travail social : explorer pour écrire l’avenir animée par Nathalie Latour, directrice générale de la FAS avec Nicolas Antenat, philosophe, @BrodiezA, historienne et membre du conseil d’administration de la FAS.
Axelle Brodiez-Dolino aux travailleurs et travailleuses sociales : « sans vous, c’est tout qui s’écroule ».
Nicolas Antenat, philosophe reviens sur les problématiques de sens dans le travail social : « la question du sens a beaucoup été posée aujourd’hui : on a beaucoup parlé de burn-out et de bore-out. Il faut trouver du sens dans des espaces de plus en plus compressés. »