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16 mars 2023

La FAS s’engage pour une transition écologique juste

Dans son dernier rapport, le GIEC insiste sur l’aspect « social » de la transition écologique (enjeux de sobriété énergétique, nouveaux modèles de consommation) qui implique de penser une transition « juste », permettant à chacun.e de s’engager dans une démarche durable et inclusive.

Le contexte actuel de profonde fragilité sociale, économique et démocratique, fait subir de plein fouet la crise écologique aux personnes en situation de précarité. Il est donc urgent de proposer des solutions pour répondre à cette double crise écologique et sociale et imputer un changement de pratiques sur le long terme.

La transition écologique doit être construite et accompagner dans un objectif de renforcement de la cohésion sociale, de réduction des inégalités et de justice sociale. 

Pour les personnes en situation de précarité, il s’agit d’une urgence à limiter les conséquences du réchauffement climatique. Les populations les plus pauvres sont plus exposées et plus vulnérables au dérèglement climatique alors même qu’elles en sont les moins responsables. En France, selon le Conseil Économique pour le Développement Durable, « la consommation des 20% de ménages les plus modestes représente 11% des émissions de CO2, alors que celle des 20% de ménages les plus aisés est responsable de 29% des émissions ».

Par ailleurs, la crise énergétique et l’inflation globale ont un impact direct et très fort sur le secteur de l’AHIL, de l’IAE et les personnes en vulnérabilité qu’elles accompagnent. La mise en action sur la sobriété énergétique qui contribue à l’atteinte des ambitions de neutralité carbone est ainsi d’autant plus urgente.

En ce sens, le secteur de la solidarité, a tout son rôle à jouer. Nos organisations doivent avoir les moyens de protéger les personnes les plus précaires de notre société des conséquences du réchauffement climatique et de leur donner la parole sur le sujet.

La prise de conscience et l’envie de s’investir sur le sujet est forte pour les structures adhérentes de la FAS, mais encore trop peu traduite par des actions impactantes dans les structures faute de temps, de moyens et de disponibilité dans un contexte très tendu pour les structures et leurs publics.

C’est dans cette perspective que le projet fédéral 2022-2027 de la FAS se saisit, pour la première fois, de la thématique de la transition écologique, en définissant plusieurs objectifs pour les cinq années à venir :

  • capitaliser et communiquer sur les solutions existantes au sein du réseau, favoriser leur essaimage ;
  • soutenir des transformations structurelles et les changements de pratiques (notamment sur les enjeux de l’alimentation de qualité pour les personnes accompagnées) en identifiant les ressources et partenaires pertinents ;
  • solliciter la mise en œuvre de subventions d’investissement facilement mobilisables, adaptées aux besoins et contraintes afin de faciliter les transformations (par exemple pour les travaux liés à la rénovation énergétique) ;
  • renforcer l’animation et le développement de l’Insertion par l’Activité Economique (activité durable, Responsabilité Sociale et Environnementale des entreprises, liens entre les secteurs de l’hébergement et de l’IAE).

En écho avec le projet fédéral national, la FAS s’engage depuis plusieurs mois dans des actions concrètes.

Notre plan d’action sur les cinq années à venir est de sensibiliser l’ensemble des structures pour accélérer la transformation de nos organisations, et associer les personnes précaires à la transition écologique tout en prenant en compte leurs besoins, leurs solutions et leurs moyens. Dans cette perspective, nous avons mis en place un groupe de travail pilote sur la transition écologique, composé de délégués régionaux et d’une salariée du national. Ce groupe se réunit chaque mois pour échanger sur les avancées et projets liés à la transition écologique. Une enquête a été lancée entre le 1er novembre 2022 et le 31 janvier 2023 auprès des adhérent.e.s pour savoir Quelle est la place de la transition écologique dans les pratiques et actions du réseau FAS. Cette enquête révèle notamment que 78% des personnes interrogées souhaitent être accompagnées par la FAS pour la mise en œuvre de la transition écologique au sein de leur établissement. Sur le type d’accompagnement souhaité, la mise en relation avec des acteurs de la transition écologique, l’accompagnement collectif régional, le plaidoyer auprès des financeurs et la formation sont les réponses les plus souvent données.

La FAS a également lancé une série de partenariats et d’initiatives de collaborations avec des acteur.rice.s de l’Economie Sociale et Solidaire (ESS) et de l’Environnement :

  • avec le think tank du Labo de l’ESS pour lequel président Pascal Brice, a supervisé le groupe de travail sur l’étude intitulée Réussir une transition écologique juste sortie le 14 en mars 2023 ;
  • via des premiers échanges avec le réseau France Nature Environnement pour que les personnes accompagnées dans les structures du réseau FAS puissent bénéficier de leurs enseignements ;
  • avec l’association la Clé Solidaire, dont l’objectif est d’accompagner sur le plan opérationnel les associations intervenant dans le secteur de l’hébergement, du logement d’insertion et du médico-social, et dont la FAS est membre fondateur. Nous souhaitons mettre en place plusieurs actions et notamment organiser des webinaires pour aider les adhérents de la FAS dans leurs projets liés transition écologique.

Ainsi, ce projet répond à différents besoins pour les structures adhérentes du réseau :

  • Prendre leur part à l’objectif global de réduction de l’empreinte carbone pour limiter les effets du dérèglement climatique ;
  • Travailler sur la réduction de leur consommation d’énergie en lien avec la crise énergétique actuelle pour rester davantage en maîtrise de leur modèle économique ;
  • Travailler sur les sujets d’alimentation des personnes accueillies, notamment en lien avec leur santé ;
  • Inclure les populations les plus vulnérables des enjeux de transition écologique dont elles sont souvent les premières victimes par leurs moyens plus limités à s’adapter, avec des impacts sur leur quotidien, notamment sur leur santé ;
  • Dans une période particulièrement difficile notamment du fait de l’attractivité décroissante des “métiers du social”, proposer aux équipes et aux futures recrues des structures bénéficiaires du projet une démarche collective, positive et dynamique, sur un sujet au cœur des préoccupations de bon nombre des salariés, notamment parmi les plus jeunes générations.