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10 mai 2016

Interview de Florent Motte, co-directeur de La Glanerie

Localisée à Toulouse, La Glanerie est un atelier d’insertion structuré autour d’une activité de ressourcerie reposant sur quatre missions : collecte des déchets encombrants dans les déchetteries, valorisation par réemploi, vente et sensibilisation à l’environnement. Agréé depuis 2009, l’atelier accueille 35 salariés en parcours d’insertion. La Glanerie fait partie des 10 structures qui participent à l’expérimentation Sève lancée par la FNARSFNARSFédération nationale des Associations d’Accueil et de Réinsertion sociale en mai 2016.

Interview de Florent Motte, co-directeur de La Glanerie

 Comment travaillez-vous sur l’insertion des salariés dans le monde de l’entreprise ? 

Florent Motte : « Notre objectif est la montée en compétences des salariés, c’est clairement la mission qui est donnée aux encadrants techniques. Pour cela, on possède un support d’activités intéressant qui donne la possibilité de développer des compétences très diversifiées : il y a des travaux qui demandent de la minutie comme la création de sacs en bâche, mais aussi du contact direct avec les habitants sur déchetterie ou dans les magasins qui favorise l’acquisition de savoir-être intéressant dans une logique de recherche d’emploi, et puis de la manutention pure et simple… On est persuadé que la qualification génère de plus grandes possibilités pour les salariés, que l’insertion passe aussi par la qualification. En 2014, on a formé, avec notre plan de formation, deux personnes, l’une sur un profil d’agent de sécurité et l’autre en tant que conducteur poids lourd, dans les deux cas on est arrivé sur des CDICDIContrat à durée indéterminée. »

 À partir de quels constats avez-vous décidé de participer à l’expérimentation ? 

Florent Motte : « Certains de nos salariés sont bons techniquement, et pour autant la sélection est réellement compliquée, il y a comme un problème de discrimination, et c’est notamment là-dessus qu’on souhaite travailler. À La Glanerie, on part du postulat qu’une fois qu’on présente un salarié à une entreprise, on ne parle plus d’insertion, on parle de compétences. La plus value de structures comme les nôtres, c’est que l’on voit les salariés travailler sur le long terme et que l’on peut recommander des candidatures de salariés auprès d’entreprises. On pense pouvoir trouver des modalités pour que l’insertion dans le monde du travail fonctionne mieux en sécurisant le parcours du salarié, en lui permettant d’effectuer des allers-retours entre nous et l’entreprise par des périodes de stages ou d’interim. L’idée, c’est que l’on devienne une véritable interface entre le salarié et l’entreprise. Pour les petites entreprises, on souhaite pouvoir apporter un service de ressources humaines en leur proposant des salarié de chez nous qui sont compétents. La question du lien vers les entreprises nous a toujours intéressés, et on souhaite continuer à se professionnaliser dans ce domaine. »

 Qu’attendez-vous de cette expérimentation ? 

Florent Motte : « On a envisagé notre participation à l’expérimentation comme un véritable projet de structure, c’est-à-dire qui implique l’ensemble des salariés. À la fois les accompagnatrices socio-professionnelles, qui seront en lien avec un formateur pour acquérir un langage, des outils leur permettant d’approcher au mieux les entreprises pour connaître leurs besoins, mais aussi les encadrants techniques en continuant à rendre compte des compétences des salariés en insertion et à chercher des pistes professionnelles en lien avec ce qu’ils ont pu faire au sein de la Glanerie. On souhaite également élargir notre rôle d’évaluation et de développement des compétences des salariés. Cette expérimentation nous donne aussi les moyens de dégager une enveloppe pour financer des formations pour des salariés qui ont un projet qualifiant. »

Plus d’informations sur l’expérimentation Sève…