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23 novembre 2021

Pour que chaque femme victime de violences puisse avoir accès à un hébergement

La Fondation des Femmes et la Fédération Nationale Solidarité Femme ont publié leur rapport “Où est l’argent pour l’Hébergement des femmes victimes de violences”, auquel la Fédération des acteurs de la Solidarité a contribué. Ce rapport dresse un état des lieux de la politique de l’hébergement des femmes victimes de violences en France et interpelle les pouvoirs publics sur le manque de moyens dédiés.

En effet, chaque année, comme le confirme le Ministère de l’Intérieur, plus de 210 000[i] femmes sont victimes de violences physiques et/ou sexuelles de la part de leur conjoint ou de leur ex. Dans la majorité des cas, c’est la femme et ses éventuels enfants qui quittent le domicile . Or, pour 1 femme victime de violences sur 6, soit 20 000 d’entre elles (et leurs enfants), elles auront besoin d’accès à un hébergement.

Malgré les efforts inédits déployés par le Gouvernement, dans le cadre du Grenelle des violences conjugales, pour créer de nouvelles places d’hébergement dédiées aux femmes victimes de violences, 4 femmes sur 10 ne se voient proposer aucune solution d’hébergement, lorsqu’elles en font la demande. Et in fine, seulement environ 12% des demandes d’hébergement effectuées par des femmes victimes de violences aboutissent à une orientation sur une place adaptée à leur parcours spécifique.

Pour répondre aux besoins d’hébergement et de logement des femmes victimes de violences, la Fondation des Femmes et la Fédération nationale solidarité femmes formulent de nombreuses préconisations. La FAS les partage en grande partie, en particulier celles appelant à :

  • Garantir une mise en sécurité immédiate et inconditionnelle de toutes les femmes qui en expriment le besoin
  • Proposer une réponse adaptée aux femmes victimes de violences en créant 15 000 places spécialisées supplémentaires d’ici 5 ans avec un accompagnement adapté répondant aux besoins des femmes et de leurs enfants
  • Améliorer l’orientation des femmes victimes de violences vers l’hébergement en faisant progresser le repérage par les SIAO et en renforçant le rôle des associations spécialisées
  • Renforcer les politiques sectorielles qui impactent les parcours de sortie des femmes victimes de violences comme l’éviction du conjoint violent, la régularisation des femmes étrangères et l’accès au logement social.

La FAS, dans le cadre de sa loi de programmation «  de la rue, à l’hébergement et au logement » 2022 appelait déjà  à favoriser et à amplifier la dynamique de transformation qualitative de l’offre d’hébergement pour les femmes victimes de violences, en proposant dès 2022 une transformation de 2000 places d’hébergement d’urgence en places CHRS, sur la base des coûts moyens d’hébergement le plus qualitatif, soit 56 euros par jour et par place, permettant d’offrir une mise en sécurité et un accompagnement de qualité et adapté.

Elle appelait également à l’évolution du parc d’hébergement généraliste pour un meilleur accueil des femmes, s’appuyant sur les enseignements du projet « Un abri pour toutes ».

La FAS et ses partenaires continueront leur mobilisation dans le cadre du Comité de Suivi des mesures Logement-Hébergement du Grenelle, dont une réunion s’est tenue ce 22 novembre.  

La Fédération, dans le cadre de son congrès, portera ses propositions d’actions lors de sa table ronde intitulée « Agir pour les droits des femmes et l’égalité ». Cliquez ici pour vous inscrire…

[i] Ministère de l’Intérieur, cité par le HCE, dans le « tableau de bord d’indicateurs, Politique de lutte contre les violences conjugales. Année 2019 », publié en juin 2021.