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13 décembre 2022

[CP] Hausse des coûts de l’énergie et logement/hébergement des plus modestes : tout un secteur de la solidarité en fragilité

L’inflation qui ne cesse de croître de mois en mois et la hausse des coûts de l’énergie fragilisent les entreprises, le secteur associatif et les ménages. Dans cette situation, les personnes en situation de précarité et celles aux revenus modestes sont les premières victimes de cette hausse du coût de la vie.
C’est tout le secteur de l’accompagnement des personnes précaires vers le logement qui tire le signal d’alarme. Ainsi, les centres d’hébergement, qui accueillent et accompagnent les plus démunis, ne disposent pas à ce jour des moyens suffisants pour faire face à cette hausse historique du coût de l’énergie. Pour une partie d’entre eux, le risque de ne plus pouvoir assurer leur mission d’accompagnement des personnes sans domicile est réel, alors que les besoins d’hébergement restent élevés et qu’un nombre important d’enfants dorment encore, chaque nuit, à la rue.
La survie des dispositifs de logement accompagné, que le Gouvernement défend par ailleurs avec raison, et plus particulièrement celle des résidences sociales qui logent des personnes en difficulté sociale, ou celle des foyers de jeunes travailleurs qui logent des jeunes fragilisés par les crises successives, est également en jeu: leur modèle économique ne leur permet pas d’absorber la hausse des factures d’énergie qui représente plusieurs centaines de milliers d’euros supplémentaires par structure, même après application des boucliers tarifaires, et qui se rajoute à la hausse des charges d’exploitation, des travaux d’entretien, des charges financières liées à la hausse du livret A.
Du côté du logement social enfin, l’inquiétude est double. En raison de la hausse des charges locatives liée à la crise de l’énergie, les ménages précaires vont avoir encore plus de difficultés à accéder au parc social, la solvabilisation des aides au logement n’étant pas suffisante sur cette partie de la quittance. Par ailleurs, malgré les actions mises en place par les bailleurs sociaux pour protéger les locataires, l’inflation généralisée fait craindre une hausse des impayés et des ménages en difficultés qui vont devoir arbitrer entre plusieurs postes de dépenses.
Afin de ne pas encore plus fragiliser les ménages que nous accompagnons et logeons et d’assurer nos missions, nous, Fédérations et Unions demandons :
– La reconnaissance de l’énergie comme un bien de première nécessité et le renforcement des aides afin de permettre l’alignement des contrats d’énergie des acteurs du logement social, du logement accompagné et de l’hébergement sur le tarif réglementé ;
– Une revalorisation des prix de journée des centres d’hébergement permettant de couvrir l’inflation ;
– Le versement du chèque énergie exceptionnel aux gestionnaires de résidences de logement accompagné, dont les foyers jeunes travailleurs, qui supportent directement l’impact de la hausse des coûts ;
– Le déplafonnement des surcoûts pris en charge par le bouclier tarifaire électricité et la possibilité de bénéficier sans réserve de l’aide « gaz et électricité » destinée aux entreprises grandes consommatrices et du nouveau dispositif « amortisseur électricité » ;

– L’évolution du mode de calcul de la redevance des résidences sociales pour revenir à un indice composite intégrant l’évolution des coûts de l’énergie, accompagnée d’une revalorisation significative de l’APL-Foyer ;
– L’abondement des Fonds de solidarité logement par les énergéticiens et par l’Etat pour soutenir les locataires en situation d’impayés de loyers ou de leur facture d’énergie ;
– L’accompagnement et le financement d’un plan de rénovation énergétique qui doit prendre en compte tout le secteur de l’hébergement, du logement accompagné et du logement social.
Sans une action déterminée et rapide de l’Etat, c’est tout un pan de la solidarité nationale qui risque de s’effondrer.

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