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5 février 2014

Expérimentations en cours autour des emplois d’avenir et de la garantie jeunes

Le rapport d’évaluation de François Chérèque du plan quinquennal de lutte contre la pauvreté et la feuille de route 2014 du gouvernement portent essentiellement sur deux dispositifs phares de la politique du gouvernement à l’égard des jeunes : les emplois d’avenir et la garantie jeunes.

Les emplois d’avenir

Dispositif antérieur au plan pluriannuel, le rapport d’évaluation de François Chérèque n’y fait pas référence. En revanche, la feuille de route prévoit le lancement de l’expérimentation du parcours d’insertion autour des emplois d’avenir pour les jeunes sortant de l’aide sociale à l’enfance (ASE) ou sous main de justice. Objectif majeur : prévenir les ruptures liées à la sortie des institutions. Cette expérimentation est lancée dans sept départements : Paris, Essonne, Meurthe-et-Moselle, Isère, Val de Marne, Landes, Seine-Maritime. La FNARS a demandé à y être associée. Des journées techniques entre professionnels sont prévues en 2014 sur ces territoires. La FNARS invite ses associations adhérentes qui accompagnent des jeunes à se rapprocher des conseils et des services de l’Etat pour être associés à ces travaux.

En 2013, la FNARS a conduit une enquête dans son réseau – prochainement diffusée – sur les emplois d’avenir. Sur 355 structures qui y ont répondu, 194 ont déjà recruté un ou plusieurs emplois d’avenir, pour un total de 373 jeunes recrutés. 95 % de ces contrats sont à temps plein et 72 % des personnes recrutées ont un niveau de qualification V ou infra V. Si ces chiffres ne sauraient être représentatifs de l’ensemble des emplois d’avenir, ils indiquent deux tendances importantes : la cible des jeunes peu qualifiés a été respectée et le temps plein, privilégié. Plus de 120 structures sur les 194 ayant recruté un ou plusieurs emplois d’avenir ont par ailleurs déjà mis en œuvre des actions de formation ou identifié celles qui devraient être menées.

En l’absence à ce jour d’un bilan national précis du dispositif comportant d’autres informations que le nombre de recrutement fait, les informations recueilllies par la FNARS laissent à penser que les emplois d’avenir se déploient au sein de son réseau conformément à leur but initial. La FNARS doit toutefois être vigilante sur une dérive possible : le recrutement de jeunes en emploi d’avenir pour des missions de premier accueil ou d’accompagnement faute de pouvoir recruter du personnel qualifié.

La garantie jeunes

Sur la garantie jeunes, le rapport Chérèque met en avant des points de vigilance qui rejoignent ceux de la FNARS :

  • s’assurer que les jeunes les plus éloignés de l’emploi seront les bénéficiaires de la garantie via la mise en place des partenariats locaux entre les différents acteurs qui interviennent auprès des jeunes ;
  • s’assurer que cette garantie ne soit pas une incitation de certaines collectivités locales à se désengager de dispositifs d’aides et d’accompagner préexistant ;
  • évaluer le dispositif à partir des dix premiers territoires pilotes avant de l’étendre.

Tout cela milite pour la participation active des associations du réseau FNARS à la mise en œuvre et l’évaluation de la garantie jeunes : ce sont dans les centres d’hébergement, dans les accueils de jours, dans des squats, ou tout simplement à la rue que vivent les jeunes qui doivent en être les bénéficiaires.

Pour 2014, la feuille de route ne prévoit rien de nouveau : la cible théorique des bénéficiaires reste la même (20 000 jeunes supplémentaires) et prévoit le début de l’évaluation du dispositif. La FNARS sera particulièrement vigilante à ce que l’évaluation, qui doit impliquer des bénéficiaires, soit avant tout qualitative au regard des besoins des jeunes pour en objectiver les points forts et les points faibles. L’objectif, pour la FNARS étant bien de préfigurer un droit universel pour tous les jeunes tant sur le plan des ressources que sur celui de la formation et de l’accès à l’emploi. C’est également travailler sur la remise à plat du mille-feuilles des aides aux jeunes, ce que la FNARS vient de redemander officiellement au ministère de l’Emploi.

En 2014, la FNARS sollicitera les associations de son réseau pour élaborer un diagnostic qu’elle souhaite partager avec les pouvoirs publics.