10 octobre 2024
28 mai 2024
Du 6 au 9 juin 2024, se tiendront les élections européennes. En France, les électeurs et électrices sont appelé.es à se rendre aux urnes le 9 juin afin de désigner les 81 eurodéputé.es qui les représenteront au Parlement européen pour les cinq années à venir. Lou-Jayne Hamida, vice-présidente de la FAS livre sa vision des enjeux en matière de solidarité.
Question : Quels sont les enjeux des élections européennes des 6 et 9 juin en matière de solidarité ?
Lou-Jayne Hamida : Ces dernières années, les citoyens de l’UE ont été confrontés à diverses crises majeures. La pandémie de Covid-19 et l’invasion de l’Ukraine ont mis en lumière les vulnérabilités de notre société, les limites de notre système économique, l’insécurité sociale et la perte de confiance dans la démocratie. Le modèle européen de protection sociale a régressé, tandis que le développement économique prédominant a affaibli les capacités des institutions nationales à mettre en place des politiques sociales répondant aux besoins de la population. Ces crises, si elles ne sont pas traitées adéquatement, nourrissent un climat de peur, renforcé par une croissance persistante des inégalités et une hausse du coût de la vie. Cependant, il convient de noter que l’UE constitue un espace unique permettant d’aborder, à grande échelle, des problématiques communes qui dépassent désormais le cadre national.
Ainsi, s’inscrire sur les listes électorales et exercer son droit de vote revêtent une importance bien plus significative que de simples formalités administratives. Il s’agit d’un acte citoyen fondamental qui permet de prendre part au processus démocratique et de manifester son engagement citoyen. Le vote permet de faire entendre sa voix, d’exprimer ses opinions et ses préoccupations, et contribue à promouvoir les valeurs démocratiques à l’échelle nationale et européenne en portant l’ambition d’une Europe citoyenne, sociale, solidaire et écologique. Pour que ces objectifs se traduisent en actes, il est essentiel de se rendre aux urnes pour faire valoir ses opinions et ses priorités. La prochaine mandature revêtira une importance capitale dans un contexte caractérisé par une montée croissante de la précarité.
Les enjeux des élections européennes sont à la fois politiques, sociaux et économiques. Aujourd’hui, chaque enjeu majeur au niveau national comporte également une dimension européenne.
Tout d’abord, ces nouvelles élections poseront les bases d’une politique européenne de lutte contre la pauvreté à travers le Socle Européen des Droits Sociaux qui a permis de relancer l’Europe sociale à travers des engagements budgétaires, des initiatives législatives et la coordination des politiques nationales. Son plan d’action a inspiré plusieurs directives (dont celle sur les salaires minimums), mais il est essentiel de le renforcer pour une réelle efficacité. Il reste encore à améliorer le dialogue social, la négociation collective et la reconnaissance et valorisation du rôle de la société civile qui restent des outils essentiels pour façonner les transitions en cours.
L’UE est également un levier incontournable de la lutte contre le changement climatique. L’enjeu de ces nouvelles élections est de garantir une transition socialement juste vers la neutralité carbone qui doit faire partie intégrante de toutes les politiques. A cet effet, il est essentiel de répondre aux nouveaux défis comme la rénovation des logements afin d’éradiquer les passoires thermiques. Cette préoccupation est d’ordre européen, comme en témoigne la stratégie pour une vague de rénovation annoncée dans le Pacte Vert. Il est fondamental de davantage cibler les aides attribuées aux Etats membres, avec des critères de performance et une garantie contre les risques d’effets d’aubaine dans un contexte où les mesures d’austérité ne font qu’augmenter (notamment avec les 10 milliards d’euros d’économies annoncées dont une partie concerne des dispositifs d’aide aux ménages destinés à les accompagner pour une transition écologique juste).
Les élections européennes seront également l’occasion d’aborder les défis de la souveraineté alimentaire et de l’alimentation saine et accessible à tous. Les différentes crises ont largement impacté les marchés et l’ensemble des systèmes alimentaires, aggravant les problèmes d’insécurité alimentaire et plongeant davantage les agriculteurs ainsi que les citoyens et citoyennes dans la précarité. Les progrès anticipés dans ce domaine ont été interrompus, comme l’a illustré l’abandon du projet de Directive sur les Systèmes Alimentaires Durables. Cette décision envoie un signal très négatif en termes de cohérence, étant donné que le lien essentiel entre les politiques agricoles et alimentaires est encore largement absent et que la prise en compte des enjeux de souveraineté alimentaire européenne est presque inexistante. Le dialogue stratégique post-élections sur l’avenir de l’agriculture européenne lancé par la Commission européenne en janvier 2024 devra se montrer à la hauteur des défis posés par la crise agricole actuelle.
Malgré un élan politique pour combattre le sans-abrisme et le lancement de la Plateforme européenne de lutte contre le sans-abrisme (EPOCH), celle-ci n’est pas encore pleinement intégrée dans toutes les stratégies nationales, En effet, la lutte contre le sans-abrisme est absente des stratégies sur l’égalité des sexes, la stratégie sur la jeunesse ou dans le Pacte sur les migrations. Cette politique manque d’une véritable stratégie européenne cohérente visant à éradiquer le sans-abrisme en fournissant un accès universel à un logement décent, des services de soutien et des programmes de réinsertion sociale. Une action collective à tous les niveaux de la société est nécessaire pour remédier à cette situation. Il est impératif de concrétiser l’ambition de l’EPOCH dans le nouvel agenda social européen.
Il est primordial d’atteindre les grands objectifs en matière d’emploi, de formation et de réduction des emplois précaires. Les prochaines élections européennes remettront à l’heure et à l’agenda certaines priorités afin d’avancer vers une amélioration des instruments financiers européens. Les conséquences des politiques relatives au changement climatique sur l’emploi pourraient affecter divers droits sociaux tels que le droit de travail, des conditions de travail équitables, un niveau de vie adéquat et la protection contre la pauvreté et l’exclusion sociale.
Enfin, la question migratoire est centrale dans les débats politiques dans un contexte d’élections. Le nouveau Pacte sur la migration et l’asile introduit de nouvelles dérogations aux règles en vigueur dans les Etats membres, notamment à travers le règlement “crise et instrumentalisation”. Ce règlement prévoit des dispositions moins favorables aux demandeurs d’asile, comme la prolongation de la rétention et l’application de la procédure d’asile à la frontière. Les règlements inclus dans ce pacte prévoient la détention en masse des arrivants sur le territoire européen, y compris les familles et les populations vulnérables, ainsi qu’un traitement expéditif des demandes d’asile. Cela soulève des craintes quant aux atteintes aux droits des demandeurs. Plutôt que de réformer le système d’asile et de migration européen en respectant les droits, la responsabilité et la solidarité, le Pacte risque d’aggraver les défauts du système actuel. C’est pourquoi des efforts doivent être déployés pour opérer un véritable changement de cap et élaborer une politique migratoire européenne responsable, solidaire et respectueuse des individus et de leurs droits. Ce sera tout l’enjeu de la nouvelle mandature.
Question : En vue de ces élections, vous avez participé à la construction d’un projet de sensibilisation et de mobilisation des personnes concernées, avec le soutien de la Délégation Interministérielle à la Prévention et à la Lutte contre la Pauvreté, pouvez-vous en donner les grandes lignes ?
Lou-Jayne Hamida : EAPN France, la branche française du Réseau européen de lutte contre la pauvreté, soutenue par la Délégation Interministérielle à la Prévention et à la Lutte contre la Pauvreté, mène un projet ambitieux visant à sensibiliser et mobiliser les personnes en situation de pauvreté, précarité et/ou grande exclusion sociale autour des enjeux des élections européennes du 9 juin 2024.
L’objectif principal de ce projet est de rapprocher ces personnes des processus démocratiques et de renforcer leur participation citoyenne, particulièrement en ce qui concerne les questions européennes. Le projet repose sur une démarche collaborative incluant des personnes directement concernées par la pauvreté et l’exclusion sociale. Ces personnes sont intégrées au sein d’un Comité de Pilotage (COPIL) qui joue un rôle central dans la co-construction des actions de sensibilisation et de mobilisation. Les membres du COPIL sont issus d’organismes tels qu’EAPN France, le CNLE, le CNPA/CRPA, ainsi que de diverses associations travaillant avec les populations en situation de précarité et d’exclusion.
Pour renforcer l’impact de ce projet, EAPN France a établi plusieurs partenariats clés, notamment avec Europa Expérience, l’Institut Jacques Delors qui ont permis d’élargir le réseau de sensibilisation et d’apporter des expertises complémentaires au projet. L’atelier débat présenté lors du Congrès de l’UNIOPSS qui s’est tenu les 2 et 3 avril à Lyon, a eu un très bon accueil des congressistes tant sur la qualité des interventions que sur le format.
Nous avons mis en place plusieurs actions concrètes dans le cadre de ce projet. Nous avons mis en place des sessions de formation pour les membres du COPIL afin de les équiper avec les connaissances nécessaires pour relayer l’information et mobiliser efficacement les publics ciblés ; diffusé des supports pédagogiques adaptés pour faciliter la compréhension des processus électoraux et des politiques européennes ; organiser des ateliers participatifs pour expliquer les enjeux des élections européennes et l’importance de la participation citoyenne, des débats et des discussions pour encourager un dialogue ouvert sur les questions européennes
En résumé nos objectifs sont de :
10 octobre 2024
07 octobre 2024
04 octobre 2024
📢La lutte contre la pauvreté : Un investissement social payant !
Retrouvez l'étude inédite publiée par le Collectif ALERTE dont la FAS fait partie ici :
La lutte contre la pauvreté : Un investissement social payant !
Dans un contexte où la priorité de lutte contre la pauvreté se heurte régulièrement aux objectifs de réduction...
www.alerte-exclusions.fr
📢#Pauvreté : "La France n'a pas seulement les moyens et le devoir d'éradiquer la pauvreté, elle y a intérêt !"
💡L'étude inédite publiée par le Collectif ALERTE brise le idées reçues et invite les pouvoirs publics à agir !
🔎A découvrir ici👉https://lstu.fr/PRDF8Fqo
On est dans la confusion la plus générale.Le ministre additionne des montants accordés à des associations sans l’intervention desquelles le désordre serait généralisé.On est loin du pragmatisme et de la lucidité prônés par Michel Barnier. » fustige P.Brice
Bruno Retailleau cible les associations d’aide aux migrants
Le ministre de l’intérieur a dénoncé la présence des associations dans les centres de rétention administrative et leur subventionnement.
www.lemonde.fr
Laisser des enfants dormir dans la rue c'est sacrifier leur santé mentale, les surexposer aux retards de développement.
Aucun enfant ne doit aller à l'école sans savoir où il dormira le soir.
Les associations alertent encore ce matin. L'inaction du gouvernement est intolérable.
💬 "Qu'on arrête de diviser les gens, de les mettre en concurrence les uns contre les autres."
Les mots de Pascal Brice, président de la Fédération de la solidarité
#ApollineMatin
Deux "journées du travail social" pour "montrer la force" de la profession
@FedeSolidarite
Les perspectives de Pascal Brice clôturent les Journées du Travail Social
« Nous allons continuer le combat pour que les politique publiques dans ce pays soit à la hauteur de ce qui ce vit. »
« Votre fédération continuera à mettre le travail social en pleine lumière avec un objectif : c’est que ce combat là ne soit plus le combat de quelques uns mais de toute la société. »
Plénière 3 - le travail social, une solution contre le chaos avec @fa_brugere, philosophe, Jean-Jacques Brot, ancien préfet, @NDuvoux, président du @ConseilPauvrete , @finchelstein, secrétaire général @j_jaures, Véronique Lambert, directrice de l’Etape, administratrice de la FAS
Jean-Jacques Brot : « il faut que collectivement nous retrouvions les fonctions et les valeurs qui vont nous permettre de survivre dans une société de plus en plus vulnérable. »
Véronique Lambert : « les travailleurs sociaux sont les garants du lien social, ils sont les professionnels qui évitent le chaos, qui mettent en place la solidarité. On doit réussir à montrer ce que serait une société sans nous. »
Plénière 2 : Pouvoir d’agir : comment réinventer la solidarité avec Cyprien Avenel, sociologue, Christine Bailly, membre du CLTSDS, Denis Bourque, professeur à l’Université du Québec en Outaouais, Samir Elhamdi et Florence Moritz représentantsdes personnes accompagnées
Christine Bailly « il faut aussi prendre en compte la capacité des personnes à participer afin de les accompagner au plus près des besoins pour redonner ce pouvoir d’agir. »
Cyprien Avenel : « le travailleur social n’est pas là uniquement pour réparer mais pour accompagner la personne telle qu’elle est. Il-elle n’est plus seulement porte parole de l’usager mais un accompagnateur vers la prise de parole des personnes »