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25 mai 2023

[Discours] À Saint-Brevin, Pascal Brice en appelle à un sursaut collectif pour l’accueil des étrangers

Discours

À Saint-Brevin, Pascal Brice, le Président de la FAS en appelle à un sursaut collectif pour l’accueil des étrangers.

 

24 mai 2023

 

Mesdames et Messieurs,

Nous devons entendre ce que nous dit Yannick Morez, le maire de Saint-Brevin.

Est-ce que l’État saura l’entendre ? Est-ce que chaque homme et chaque femme de ce pays prendra la mesure de ce qu’ont vécu cet homme de bonne volonté et sa famille, pour la simple raison qu’avec les habitants de cette commune, comme dans tant d’autres en France, il a accueilli et il continuera à accueillir, je le pense et je l’espère, des étrangers parmi nous ?

Nos associations présentes ici, que je salue et que j’ai l’honneur de représenter parmi vous, sont partout en France, comme ici à Saint-Brevin, je peux en témoigner avec gratitude et admiration, depuis 2016, avec les travailleurs sociaux, les travailleuses sociales, les bénévoles, partout auprès des élus, des habitants – et je salue tout particulièrement ici le collectif des brevinois attentifs – et de l’Etat.

Parce que partout, dans ce pays, l’accueil des étrangers se fait dans la dignité et la tranquillité publique qui est l’aspiration commune à ces étrangers que nous accueillons dans notre patrie, après tant de drames, commune à ces habitants de cette ville de mon Ouest natal, dont la maire de Nantes a rappelé  à quel point elle est terre de tolérance.

C’est cela qui est aujourd’hui en cause. Alors que partout les choses se passent de manière organisée dans la dignité et la tranquillité publique, montent les intimidations, les menaces, les violences de l’extrême droite, la haine. La haine contre les élus, la haine contre leur famille.

Alors, mesdames et messieurs, il doit y avoir un avant et un après Saint-Brevin, avec Saint-Brevin. Pour que nos associations poursuivent dans de bonnes conditions  cette  tâche qui est une tâche républicaine.

Nous avons besoin d’un sursaut. D’un sursaut de l’État qui, oui doit assumer ses responsabilités et une politique d’accueil maîtrisée, qui oui, doit aux élus, aux habitants, aux associations, l’anticipation, l’accompagnement, la fermeté face aux violences. Oui, nous devons de ce jour assister à un sursaut de la part des hommes et des femmes de ce pays, dont je voudrais un instant, qu’ils et elles soient de droite, de gauche, écologistes, du centre ou de nulle part, se mettent dans cette situation qui était celle de Monsieur Morez, de sa famille et de tant d’hommes et de femmes élues que j’ai rencontré à travers ce pays, qui ont eu un cocktail Molotov sur leur voiture et leur domicile la nuit alors que la famille dormait. Qui ont eu des hurlements sous leurs fenêtres, leurs enfants harcelés à l’école et ici, des parents d’élèves qui pourront vous dire qu’ils ont reçu des tracts infâmes leur faisant porter la responsabilité de soi-disant meurtres d’enfants si des centres d’accueil d’étranger continuaient d’ouvrir. C’est contre cela que nous avons besoin d’un sursaut de chaque homme et de chaque femme mais aussi d’un sursaut de tous les partis politiques républicains de ce pays.

Ce pays ne peut pas être une terre où, parce que l’on est un homme ou une femme de bonne volonté et que l’on accueille des étrangers, on risque sa vie et celle de sa famille.

Alors je vous le dis, ce sursaut, les associations comme ce pays dans son ensemble en ont besoin pour continuer ce travail, qui est un travail au service de la tranquillité dont je redis qu’elle est l’aspiration commune aux étrangers que nous avons l’honneur d’accueillir et à celles et ceux qui dans nos villes sont présents, sont là et refuseront la haine.