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15 janvier 2018

Des réseaux européens interpellent le commissaire européen aux affaires intérieures sur le tri dans les centres d’hébergement

Voulant marquer leur soutien à la mobilisation des acteurs français, plusieurs réseaux européens ont interpelé le Commissaire européen aux affaires intérieures, Dimitris Avramopoulos, au sujet des circulaires de décembre 2017 visant examiner la situation administrative des personnes résidant dans les centres d’hébergement, et plus largement pour s’opposer à l’implication du secteur du sans-abrisme dans les politiques d’expulsion des Etats de l’Union.

Les signataires, qui comprennent la FEANTSA, Caritas Europa, PICUM (plateforme européenne de soutien aux migrant.e.s sans papiers), mais aussi des acteurs français tels que la Fédération des acteurs de la solidarité, Médecins du Monde ou encore l’Armée du Salut, marquent leur opposition à la circulaire du 12 décembre qui « va à l’encontre des valeurs et des missions du secteur social dans son ensemble (…) et est incompatible avec les principes du travail social qui implique une relation de confiance entre les bénéficiaires et leurs travailleurs sociaux ».

Les signataires du courrier regrettent également les récentes recommandations de la commission européenne (mars 2017) qui encouragent les Etats à demander aux services sociaux de faciliter les politiques de retour. Ils écrivent que « la recommandation faite aux Etats membres de mobiliser leurs ressources afin de localiser et d’appréhender les ressortissants étrangers résidant de manière irrégulière sur le territoire et de coordonner leur action avec les services sociaux et médico-sociaux est particulièrement problématique ».

Dans ce courrier, les associations demandent que les Etats cessent d’impliquer le secteur social, notamment du sans-abrisme, dans des politiques qui remettent en cause leurs principes de solidarité et de respect des droits humains. Elles refusent également que l’on demande à leurs structures de fournir à l’Etat des données menant à des expulsions, et rappellent le principe d’inconditionnalité de l’accueil.

Ces acteurs de la lutte contre l’exclusion au sens large interpellent également la commission européenne sur l’inefficacité des politiques européennes en matière d’asile, notamment du règlement de Dublin, et sur le besoin de régulariser davantage les personnes en situation irrégulière.