13 septembre 2024
28 novembre 2022
Les signataires du présent Communiqué de Presse dénoncent avec la plus grande force la position prise par le ministre de l’Intérieur dans son courrier du 17 novembre 2022 sur l’exécution des obligations de quitter le territoire français (OQTF).
Cette circulaire, adressée aux Préfets ainsi qu’aux directeurs généraux de la police nationale et de la gendarmerie, pose le principe de l’application identique des méthodes employées pour le suivi des étrangers délinquants à l’ensemble des étrangers faisant l’objet d’une OQTF.
Cette prémisse en elle-même constitue une atteinte grave à l’Etat de droit en ce qu’elle tend à assimiler des personnes n’ayant commis aucune infraction ni aucun crime à des personnes condamnées judiciairement et propose un traitement administratif similaire. Si le courrier du ministre de l’Intérieur prend ainsi soin de rappeler que la législation européenne a imposé la suppression du délit de séjour irrégulier, c’est bien dans le sens d’un traitement punitif des étrangers en situation irrégulière qu’il s’inscrit. Or une personne étrangère, quelle que soit la régularité de son séjour, ne saurait être traitée en délinquant et punie pour sa seule situation administrative.
La systématisation de la délivrance des OQTF à l’égard de tout étranger en situation irrégulière, le souhait d’augmenter les décisions d’interdiction de retour et de refuser autant que possible les délais de départ volontaire, mais surtout l’inscription de ces personnes au fichier des personnes recherchées et l’assignation à résidence systématique des personnes non-placées en rétention, traduisent une politique à visée dissuasive qui renonce au principe d’un examen humain et individualisé des situations par l’administration.
L’ensemble des mesures évoquées par le ministre, en préconisant un tel traitement indifférencié des personnes en situation irrégulière, méconnaissent la complexité et la vulnérabilité des situations et des personnes tout en favorisant des mesures de privation de liberté qui portent atteinte aux libertés fondamentales. Cette tendance régulière à renforcer les pouvoirs de l’autorité administrative privatifs ou limitatifs de libertés sans contrôle du juge fait planer une lourde menace sur l’Etat de droit.
Cette circulaire méconnait sciemment la réalité des personnes faisant l’objet d’une OQTF et oublie en particulier le nombre considérable d’OQTF délivrées non pas en raison d’un comportement qui troublerait l’ordre public mais en raison des dysfonctionnements propres à l’administration en charge des personnes étrangères. Comme il a été démontré par de nombreuses associations et par l’institution du Défenseur des Droits notamment, l’accès aux services étrangers a été largement réduit à l’occasion de la dématérialisation des procédures, précipitant ainsi de nombreuses personnes dans des situations administratives irrégulières faute d’avoir pu, à temps, faire renouveler leur titre de séjour.
Elle oublie aussi que l’un des principaux obstacles à l’exécution des mesures d’éloignement n’est pas le comportement des personnes qui en font l’objet mais le refus des pays tiers ou d’origine de les accueillir. Proposer en réponse toujours plus d’enfermement et de contrôles n’est donc pas seulement honteux et inique, ce sera aussi couteux et inefficace.
Elle tait enfin la réalité des personnes. Les OQTF sont susceptibles de toucher n’importe quelle personne étrangère et arrêtent brutalement le travail, les études, les liens affectifs, les vies – même lorsque celle-ci sont construites depuis des années en France.
Enfin il est important de rappeler qu’aucune condition de régularité de séjour n’est établie par la loi pour permettre l’accès ou le maintien dans un hébergement d’urgence. Le principe d’inconditionnalité de l’accueil permet à toute personne présente sur le territoire de bénéficier d’un hébergement et d’un accompagnement adapté à sa situation.
Les seuls effets de l’application des recommandations du ministre de l’Intérieur seront d’accroitre la société du contrôle et de l’enfermement, de précariser encore davantage une population déjà vulnérable qui contribue pourtant fortement à notre économie, de créer des conditions de vie encore plus inhumaine pour des familles entières, de renoncer à toute ambition d’intégration et d’accueil.
Liste des signataires :
1. Accueil Information de Tous les Etrangers d’Aix-en-Provence
2. Acina
3. Association de Solidarité avec les Travailleurs Immigrés d’Aix-Marseille
4. Association des Usagers de la PADA de Marseille
5. Asile
6. BAAM
7. Collectif Migrants 83
8. Dom’Asile
9. Droits D’Urgence
10. Emmaus France
11. ESPACE
12. Famille-France Humanité
13. Fédération des Acteurs de la Solidarité
14. Habitat & Citoyenneté
15. Pantin Solidaires
16. Paris d’Exil
17. Mamama
18. Mecs du Bleymard « Le Sentier »
19. Méditerranea Paris
20. Médecins du Monde
21. MRAP (Mouvement contre le racisme et pour l’amitié entre les peuples)
22. La Casa
23. La Chapelle Debout
24. La Cimade
25. Le Comède
26. Ligue des Droits de l’Homme
27. LTF
28. Réseau Chrétien – Immigrés
29. Réseau Hospitalité
30. RESF 06 et 48
31. RUSF 13
32. Rosmerta
33. Roya Citoyenne
34. Samu Social de Paris
35. Secours Catholique – Délégation de Paris
36. Soutien 59 Saint-Just
37. Syndicat des Avocats de France
38. Tous Migrants
39. Thot
40. UniR Universités & Réfugié.e.s.
41. United Migrants
42. Utopia 56
43. Watizat
Contact Presse :
Maitre Marianne Lagrue
Syndicat des avocats de France 0688393550
Dans contexte inquiétudes secteur social, @FedeSolidarite exprime au 1er ministre ses attentes, dont, à la veille du congrès @UnionHlm , la relance du logement social, priorité oubliée par les derniers gouvernements @emmaus_france
Courrier de la FAS au premier ministre Michel Barnier : les acteurs de la solidarité appellent le gouvernement à se saisir des enjeux de la précarité et de la pauvreté.
A lire ici :
Accueil - Fédération des acteurs de la solidarité
La Fédération est un réseau généraliste de lutte contre les exclusions, 900 associations et organismes qui agisse...
www.federationsolidarite.org
Pascal Brice sur @franceinfo suite à la publication du baromètre du @SecoursPop : « ce que nous demandons, c'est que l'on cesse de stigmatiser mais de considérer que la solidarité doit s'exercer vers toutes celles et ceux qui en ont besoin dans ce pays »
Pauvreté en France : "Une situation préoccupante qui s'enracine dans le pays", dénonce la Fédérat...
D'après le baromètre annuel du Secours populaire publié jeudi, la précarité des Français augmente en 2024.
www.francetvinfo.fr
🚩SAVE THE DATE !
‼️"30 ans de lutte contre la pauvreté, 5 ans pour l'éradiquer !"
📢A l’occasion des 30 ans du Collectif ALERTE, nous vous convions à un événement au @lecese le 22 novembre : un temps fort pour débattre, témoigner et se mobiliser !
👉https://my.weezevent.com/30-ans-du-collectif-alerte
Fierté de la FAS d'accueillir l’assemblée générale du Pacte du @PouvoirDeVivre porteur d'exigences et de propositions plus indispensables que jamais pour la vitalité démocratique, sociale et écologique de notre pays.
Pascal Brice, président de la FAS sera présent à la journée d’échange du réseau des Territoires Accueillants 35 en partenariat avec @AnvitaFr et l'association CAMADOL.
Le thème : «l’accueil des personnes exilées en milieu rural : un atout pour nos territoires !»
+ d’info 👇
DISPONIBLE EN PODCAST sur https://www.radioorient.com/
LE JOURNAL EN LANGUE FRANÇAISE DE 12h DU 02/09/24
https://www.radioorient.com/le-journal-en-langue-francaise-de-midi-du-2-09-24
🗣️Pascal Brice dans @franceinfo : « Au moment où nous préparons toutes et tous la rentrée scolaire de nos enfants, il faut que nous sachions qu’il y a plus de 2000 enfants qui, à l’issue de cette journée à l’école, retourneront à la rue. »
👉
Le JT de la matinale du vendredi 30 août 2024
Le JT de la matinale du vendredi 30 août 2024. JT franceinfo consultable en ligne en replay pour voir et revo...
www.francetvinfo.fr
2043 enfants à la rue : le nombre est inédit pour une veille de rentrée, selon le baromètre de la
@FedeSolidarite et de l'@UNICEF_france. Parmi eux, Nermine, 11 ans, et les trois enfants de Lassana, expulsés de leur logement juste avant les vacances.