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25 février 2013

Comité interministériel de la jeunesse : A quand une véritable politique globale de la jeunesse ?

Le comité interministériel pour la jeunesse s’est réuni le 21 février dernier et a rendu public son rapport « Priorité jeunesse ». Ce comité interministériel a pour mission de fixer la feuille de route du gouvernement en matière de politique publique jeunesse. Ce comité interministériel se réunira une fois par an, sous la présidence du premier Ministre, pour évaluer les avancées des actions préconisées dans la feuille de route. L’objectif  annoncé  par le président de la république étant de « faire que les jeunes vivent mieux en 2017 qu’en 2012 ».

Les constats dressés sur les difficultés rencontrées par les jeunesses sont pertinents : décrochage scolaire, renoncement aux soins et aux droits de santé, augmentation du taux de pauvreté, augmentation de la précarité, insertion professionnelle longue et difficile, un accès aux dispositifs de droit commun et au logement problématique.

Les propositions du rapport s’articulent autour de 13 chantiers prioritaires déclinés en 47 mesures. Le rapport  annonce par ailleurs, la création d’un délégué interministériel en charge de la coordination interministérielle permanente et un axe sur la mise en œuvre de ces mesures sur les territoires, suivant en cela un axe fort du plan quinquennal.

Les 13 chantiers prioritaires sont :

1. Créer un service public d’information, d’accompagnement et d’orientation qui réponde à la diversité des besoins des jeunes

2. Promouvoir la réussite de tous les jeunes en luttant contre le décrochage

3. Améliorer la santé des jeunes et favoriser l’accès à la prévention et aux soins

4. Faciliter l’accès des jeunes au logement

5. Favoriser l’accès à l’emploi des jeunes

6. Sécuriser les parcours d’insertion sociale et professionnelle des jeunes

7. Favoriser le parcours de réinsertion des jeunes détenus ou faisant l’objet d’une mesure judiciaire

8. Favoriser l’accès des jeunes aux sports, à l’art, à la culture et à une offre audiovisuelle et numérique de qualité

9. Développer la culture numérique et l’accès des jeunes aux nouveaux métiers de l’Internet

10. Accroître et diversifier la mobilité européenne et internationale des jeunes

11. Promouvoir et valoriser l’engagement des jeunes

12. Renforcer la représentation des jeunes dans l’espace public

13. Conforter le lien entre les institutions et les jeunes et lutter contre les discriminations

Le rapport compile un grand nombre de mesures déjà annoncées ou mises en oeuvre par le gouvernement (contrat de génération, actions vers les décrocheurs scolaires, garantie jeunes…). La plupart des mesures concernant les jeunes dans le plan quinquennal sont reprises dans ce rapport sans en annoncer de nouvelles.

Par ailleurs, l’axe de réflexion que le plan quinquennal annonce sur les jeunes majeurs sans soutien familial n’est lui pas repris. Il est pourtant fondamental de se préoccuper du sort de ces jeunes, en rupture familial, sortant de l’aide sociale à l’enfance ou non, qui à 18 ans se retrouvent sans ressources ; ils sont ceux dont on exige qu’ils soient autonomes le plus rapidement possible alors qu’ils n’en on pas les moyens.

Bien sur la création d’un service public d’information, d’accompagnement et d’orientation est une avancée qui figure dans le nouvel acte de la loi sur la décentralisation mais aucun élément ne permet aujourd’hui de savoir comment il s’articulera avec organismes qui existent déjà et dont les missions couvrent au moins en partie le même champs sur les territoires tels que les missions locales par exemple.

Erigée en priorité pour la France, la jeunesse se veut au centre des préoccupations du gouvernement. Pourtant, au-delà de la question des moyens, même si la démarche interministérielle autour des questions de jeunesse doit être saluée, il n’en ressort toujours pas une politique ambitieuse globale et cohérente pour la jeunesse qui mette fin à l’empilement et au cloisonnement des dispositifs, pourtant dénoncés dans le rapport.