26 septembre 2024
6 juin 2024
Des centaines de milliers d’emplois d’intérêt général menacés aujourd’hui dans l’insertion par l’activité économique
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Partout en France, plus de 4600 Structures de l’Insertion par l’Activité Économique (SIAE)[1], portées majoritairement par des associations loi 1901, assument les objectifs assignés de la politique publique d’accompagnement des personnes les plus éloignées de l’emploi sur des activités à forte valeur ajoutée pour les personnes et les territoires.
Si la Cour des comptes[2] a jugé en 2019 très positive l’action des SIAE, aujourd’hui, du fait d’une accumulation de contraintes externes, leur modèle social et économique est de plus en plus fragilisé, voire intenable.
Dans le contexte dit de « consolidation budgétaire », les modalités opérationnelles de la loi Plein Emploi se débattent en ce moment sans que le sort de l’IAE ne soit clairement tranché. Un projet de “feuille de route” appelant à faire mieux à moyens constants est proposé par la ministre Catherine Vautrin. Les fédérations et réseaux de l’IAE signataires de cette tribune souhaitent donc alerter sur cette accumulation de difficultés pour un secteur capital pour l’atteinte du plein emploi solidaire.
Nous souhaitons rappeler les réalités vécues par les SIAE et les moyens dont elles devraient bénéficier pour jouer leurs spécificités méritoires dans la politique du pays.
Les SIAE ont été créées par des citoyen-n-es organisé-e-s depuis plus de quarante ans pour répondre à l’enjeu de l’insertion socio-professionnelle des personnes éloignées durablement de l’emploi dans un contexte de chômage de masse. Il s’agissait de montrer que ces personnes pouvaient mobiliser des ressources dès lors qu’elles étaient accompagnées dans la durée et sur des activités à dimension professionnelle et/ou commerciale. Ces structures ont déployé de nombreuses activités innovantes notamment pour la transition écologique et sociale (espaces verts, réemploi, rénovation, agriculture, mobilité, etc.). Elles ont su évoluer en fonction de leurs publics et des attentes de l’action publique au gré des contextes économiques.
L’investissement public s’avère positif quand on sait que 1€ investi dans l’insertion rapporte à minima 5€ de retombées sur les territoires (évaluation CHANTIER école sur les ACI), sans compter la valorisation du bénévolat mobilisé.
Ainsi, à partir de 2020 et des conséquences de la crise du COVID, le gouvernement a fait appel aux associations de solidarité pour apporter une réponse immédiate aux besoins essentiels de la population et développer celle-ci structurellement. Les SIAE se sont mobilisées nationalement pour créer des postes d’insertion au service des défis à relever. Des investissements importants de l’Etat les ont accompagnées pendant deux ans. Parce que ce sont des structures à dimension entrepreneuriale, elles ont pris des risques importants, mobilisant de l’endettement pour leur appareil productif de façon à pouvoir accueillir plus de salariés en parcours d’insertion et s’assurer des équilibres de gestion sur le long terme avec de nouveaux recrutements permanents.
En 2023, l’arrêt des financements de nouveaux postes en insertion et d’investissements[3] a mis les structures dans une situation très délicate au moment même où celles-ci devaient sécuriser leurs engagements. Aucune entreprise ne peut piloter des investissements à l’aveugle des logiques budgétaires des financeurs demandeurs de ce développement structurel. A titre d’illustration, comme le montre l’observatoire économique et social de la branche (Synesi 2023)[4], les Ateliers et Chantiers d’Insertion voient leurs situations financières se dégrader fortement avec des répercussions immédiates sur leur capacité productive et d’accompagnement social.
Le budget global de l’IAE en France s’élève à 1,5 Mds d’euros[5] pour près de 300 000 salariés accompagnés chaque année de plus en plus éloignées de l’emploi. Alors que la dynamique du « plein emploi » reste fragile, ce travail social est d’autant plus indispensable qu’il permet de concrétiser l’engagement de la société, de l’Etat, pour de véritables parcours d’insertion accompagnés. Il évite ainsi la tentation injuste d’une individualisation des responsabilités face au chômage de longue durée.
En 2024, les SIAE voient leurs aides au poste désindexées des revalorisations du SMIC et ne peuvent plus faire appel aux fonds d’investissement spécifiques (FDI), tout cela dans un contexte inflationniste qui pèse lourdement sur leurs budgets. A cela s’ajoute également un risque de perte de chance pour les salariés en parcours de bénéficier d’une formation, puisque l’enveloppe du Plan d’Investissement dans les Compétences IAE s’est vue amputée de 10 millions d’euros par la stratégie d’économie du gouvernement.
L’Etat nous dit qu’il n’a plus de moyens nouveaux à mettre sur la table des négociations avec les Départements alors que ceux-ci doivent légalement co-financer les postes des bénéficiaires du RSA accompagnés dans les structures d’insertion. Les Conseils Départementaux désarticulent, pour certains, leurs financements et remettent en cause les équilibres nationaux de la politique publique. Les Régions et les EPCI n’ont pas d’obligations légales et sont donc libres de leurs financements, ajoutant une grande hétérogénéité de situations sur le financement inter collectivité des différentes structures de l’IAE actrices du développement économique et social local.
Enfin, si les fonds structurels européens sont mobilisés pour 84 millions d’euros annuels en co-financement des missions sociales des SIAE, celles-ci subissent la baisse de 10% globale de ces enveloppes pour la France, ce qui se traduit parfois par des baisses substantielles de moyens au local (jusqu’à – 50%). En effet, après une mise en route tardive et chaotique de la nouvelle programmation, les nouveaux « organismes intermédiaires » du Fonds Social Européen, en particulier les Conseils Départementaux, interviennent de façon très différente sur les dotations aux SIAE pour des missions et volumes parfois similaires. Des associations apprennent ainsi, rétroactivement, qu’elles vont être amputées de centaines de milliers d’euros en cours d’année, créant de facto une situation de crise budgétaire souvent insoutenable.
Ainsi, par injonctions des différents pouvoirs publics, parfois contradictoires, et avec de moins en moins de fonds par structure, les SIAE doivent renforcer leurs accompagnements, recruter des personnes de plus en plus éloignées de l’emploi tout en en développant une part marchande d’auto-financement croissante, ce qui peut les éloigner de leurs missions sociales…
Ces demandes d’évolution de leurs modèles économiques « rationalisés » ou « consolidés » ne sont pas coordonnées et, surtout, pas accompagnées dans le temps alors même que les structures sont en gestion de phase de croissance attendue deux ans auparavant par l’Etat. Ces demandes pressées, voire brutales, n’ont souvent pas connaissance des réalités économiques des activités concernées (investissements d’intérêt général non privatisables, productivité à dimension sociale, rentabilité non lucrative, commercialité limitée, etc.).
La situation est devenue intenable pour ces structures qui mobilisent, pour l’exemple des ACI, des dizaines de milliers de salariés permanents et 115 000 personnes en parcours par an. Emplois qui, par leur ancrage local, apportent des services concrets aux populations des territoires, en premier lieu les plus défavorisées.
Compréhensifs des difficultés structurelles vécues par les différents pouvoirs publics et leurs administrations, et de façon à impulser une dynamique de co-construction territoriale dans le cadre de la gouvernance de la loi plein emploi, nous demandons :
Ces constats et demandes viennent d’acteurs de terrain, la précarité des salariés et les besoins d’accompagnement, ils les vivent au quotidien !
Coordonnées :
Coorace : chargée de mission plaidoyer : adrien.riviere@coorace.org / FAS : coline.derreyfavre@federationsolidarite.org / Emmaus : Pierre Vouhe, responsable communication et relations presse, pvouhe@emmaus-france.org / Chantier Ecole : a.wolff@chantierecole.org / Unai : directeur : christophe.cevasco@unai.fr / Réseau Cocagne : responsable communication Angélique Piteau communication@reseaucocagne.asso.fr Le mouvement des Régies : directrice : delphine.vidal@lemouvementdesregies.org
[1] Insertion par l’activité économique – Ministère du travail, de la santé et des solidarités (travail-emploi.gouv.fr)
[2] L’insertion des chômeurs par l’activité économique | Cour des comptes (ccomptes.fr) « La Cour porte une appréciation positive sur ce dispositif, qui apporte des réponses aux difficultés d’insertion des publics concernés. »
[3] CIRCULAIRE N° DGEFP/MIP/METH/MPP/2024/14 du 7 février 2024 relative au Fonds d’inclusion dans l’emploi (FIE) en faveur des personnes les plus éloignées du marché du travail (parcours emploi compétences, contrats initiative emploi, insertion par l’activité économique,entreprises adaptées, groupements d’employeurs pour l’insertion et la qualification) – Légifrance (legifrance.gouv.fr)
[4] Quadrat_ACI_Observatoire-de-branche_-Présentation-webinaire_220309_V2.pdf (ceasy.fr)
[5] L’augmentation significative du budget de l’IAE depuis 2018 (+500 millions d’euros annuel) est néanmoins à relativiser du point de vue des finances publiques au regard de la fin dès 2017 du programme d’emplois aidés pour les jeunes (3 milliards d’euros par an pour le secteur associatif).
26 septembre 2024
13 septembre 2024
10 septembre 2024
Laisser des enfants dormir dans la rue c'est sacrifier leur santé mentale, les surexposer aux retards de développement.
Aucun enfant ne doit aller à l'école sans savoir où il dormira le soir.
Les associations alertent encore ce matin. L'inaction du gouvernement est intolérable.
💬 "Qu'on arrête de diviser les gens, de les mettre en concurrence les uns contre les autres."
Les mots de Pascal Brice, président de la Fédération de la solidarité
#ApollineMatin
Deux "journées du travail social" pour "montrer la force" de la profession
@FedeSolidarite
Les perspectives de Pascal Brice clôturent les Journées du Travail Social
« Nous allons continuer le combat pour que les politique publiques dans ce pays soit à la hauteur de ce qui ce vit. »
« Votre fédération continuera à mettre le travail social en pleine lumière avec un objectif : c’est que ce combat là ne soit plus le combat de quelques uns mais de toute la société. »
Plénière 3 - le travail social, une solution contre le chaos avec @fa_brugere, philosophe, Jean-Jacques Brot, ancien préfet, @NDuvoux, président du @ConseilPauvrete , @finchelstein, secrétaire général @j_jaures, Véronique Lambert, directrice de l’Etape, administratrice de la FAS
Jean-Jacques Brot : « il faut que collectivement nous retrouvions les fonctions et les valeurs qui vont nous permettre de survivre dans une société de plus en plus vulnérable. »
Véronique Lambert : « les travailleurs sociaux sont les garants du lien social, ils sont les professionnels qui évitent le chaos, qui mettent en place la solidarité. On doit réussir à montrer ce que serait une société sans nous. »
Plénière 2 : Pouvoir d’agir : comment réinventer la solidarité avec Cyprien Avenel, sociologue, Christine Bailly, membre du CLTSDS, Denis Bourque, professeur à l’Université du Québec en Outaouais, Samir Elhamdi et Florence Moritz représentantsdes personnes accompagnées
Christine Bailly « il faut aussi prendre en compte la capacité des personnes à participer afin de les accompagner au plus près des besoins pour redonner ce pouvoir d’agir. »
Cyprien Avenel : « le travailleur social n’est pas là uniquement pour réparer mais pour accompagner la personne telle qu’elle est. Il-elle n’est plus seulement porte parole de l’usager mais un accompagnateur vers la prise de parole des personnes »
Nancy capitale du travail social pour 2 jours, à l’occasion du congrès de la @FedeSolidarite présidée par Pascal Brice.
Avec Chaynesse Khirouni, nous avons dit toute l’importance du travail quotidien des 1,3 million de travailleuses, pour l’essentiel, sociales.
Plénière 1 – Travail social : explorer pour écrire l’avenir animée par Nathalie Latour, directrice générale de la FAS avec Nicolas Antenat, philosophe, @BrodiezA, historienne et membre du conseil d’administration de la FAS.
Axelle Brodiez-Dolino aux travailleurs et travailleuses sociales : « sans vous, c’est tout qui s’écroule ».
Nicolas Antenat, philosophe reviens sur les problématiques de sens dans le travail social : « la question du sens a beaucoup été posée aujourd’hui : on a beaucoup parlé de burn-out et de bore-out. Il faut trouver du sens dans des espaces de plus en plus compressés. »
Pascal Brice dans @SudRadio sur les enjeux de solidarité suite à la formation du gouvernement
📺À revoir ici : https://www.sudradio.fr/politique/gouvernement-barnier-linquietude-des-acteurs-de-la-solidarite 👇
"2,5 millions de personnes sont en attente d’un logement social partout dans le pays : je dis au premier ministre et à Madame Létard : il faut conserver la loi SRU et la mettre en œuvre."⬇️
"Il faut réduire le déficit budgétaire, mais est-ce que c’est aux pauvres et à celles et ceux qui n'arrivent pas à ce loger d’y remédier ? Non. C’est à celles et ceux qui ont le moyen de contribuer à la solidarité."