Rencontre de Pascal Brice avec le Premier ministre: Nos engagements, nos inquiétudes et nos attentes

Le jeudi 3 juillet, Pascal Brice, président de la FAS, a rencontré, aux côtés d’autres associations, le Premier ministre pour partager les constats, inquiétudes et attentes du secteur de la solidarité et de la lutte contre les exclusions. La FAS prend acte des engagements exprimés à cette occasion et réaffirme sa mobilisation et sa détermination à assumer pleinement ses responsabilités en première ligne.

Mes cher⸱es ami⸱es,

Au lendemain de notre assemblée générale annuelle et d’une rencontre avec le Premier ministre pour faire valoir nos engagements, nos inquiétudes et nos attentes, je souhaite partager avec vous, en ces temps de vents contraires de plus en plus puissants contre la solidarité, quelques perspectives pour notre action commune dans les mois qui viennent et sur les responsabilités qui incombent à notre Fédération dans ces circonstances si particulières

J’ai tenu à faire valoir au Premier ministre l’ampleur des risques qui pèsent désormais sur les capacités d’action de notre secteur à un moment où les niveaux de précarité les rendent plus indispensables que jamais. Les réductions budgétaires à l’aveugle, la stigmatisation des plus fragiles, les pressions en conséquence sur l’inconditionnalité et la continuité de l’accueil ainsi que sur l’accompagnement vers l’emploi, les tentatives de reprise en mains bureaucratiques pèsent lourdement. Le risque est désormais sérieux à force de découragement et d’affaiblissement économique, de manque de perspectives et de vision, d’une dévitalisation du secteur associatif de la solidarité pourtant si précieux aux équilibres de notre pays.

J’ai des lors demandé en votre nom au chef du gouvernement, tout en faisant valoir notre lucidité sur les difficultés économiques, sociales, budgétaires et politiques du pays, d’ouvrir à notre action collective, en relai des politiques publiques, des perspectives mobilisatrices pour la solidarité : des espaces pour le soutien et la reconnaissance de l’innovation associative et l’expertise du travail social  ; une réactivité et une programmation dans la durée des capacités d’hébergement, de logement d’abord et d’accompagnement notamment vers l’emploi, y compris de personnes étrangères, ainsi que des réponses aux dysfonctionnements de politiques publiques qui nourrissent la précarité.

La FAS a pris note des engagements du Premier ministre:

-Organiser le combat contre la pauvreté, trouver des chemins, concevoir ensemble de nouvelles actions et de nouvelles organisations, expérimenter, notamment avec les associations et les collectivités locales

-Une invitation à lever les obstacles bureaucratiques à l’action des acteurs de la solidarité

-Une volonté d’ouvrir la réflexion sur l’avenir de l’hébergement et du logement d’abord, de ne pas réduire le parc d’hébergement d’urgence, de sortir de la sous-budgétisation et de veiller aux délais de versement des financements aux associations

Dans ce contexte préoccupant notre Fédération est déterminée à se porter plus que jamais en première ligne pour assumer les principales responsabilités suivantes :

• Promouvoir partout votre contribution aux équilibres du pays, à la dignité des personnes et à la tranquillité publique ;
• Nous emparer de tous les espaces qui seront ouverts par les pouvoirs publics pour réduire les dysfonctionnements de politiques publiques (ASE, santé mentale, droits des femmes, addictions, emploi, écologie, migrations) dont les personnes accompagnées et les associations subissent les conséquences ;
• Organiser et porter votre capacité à coopérer entre associations et structures de toutes tailles pour refuser collectivement la mise en œuvre de décisions contraires au droit et à notre raison d’être, et mobiliser tous les leviers juridiques à notre disposition ;
• Amplifier les travaux sur les modèles économiques pour construire ensemble des trajectoires viables pour nos associations et les missions qu’elles portent.

Ce combat est indispensable pour les personnes que nous accompagnons, pour les professionnel⸱les et les bénévoles et pour le pays tout entier dans sa recherche désordonnée de dignité et de tranquillité. Nous devons le mener avec détermination, fermeté, lucidité et esprit d’ouverture. Il nous faut continuer à innover et à éviter soigneusement les pièges qui nous sont tendus pour donner à croire que nous serions responsables des échecs de politiques publiques qu’en réalité nous subissons Afin de faire la démonstration que nous sommes décidément du côté des solutions.

Profitez de cet été lorsque vous le pouvez. Nous avons besoin de vous. Vous pouvez compter sur votre Fédération. Nous restons à votre disposition.

Pascal Brice