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9 avril 2020

Le travail social au défi du confinement : pour que la distance ne devienne pas isolement et exclusion

Par le Groupe d’Appui national Intervention sociale de la Fédération des acteurs de la solidarité

Depuis le début de la pandémie, chaque jour en France et partout dans le monde, les intervenant·e·s sociaux·ales font face aux contraintes liées aux mesures de confinement et à leurs conséquences sur les conditions de vie des personnes les plus précaires d’entre nous.

La mise en œuvre de règles de distanciation, la fermeture des lieux ouverts aux publics (accueils de jour, point de distribution alimentaire…), entraînent une rupture des relations sociales habituelles qui poussent à concevoir de nouvelles modalités d’intervention afin de maintenir, coûte que coûte, un contact et une présence auprès des personnes les plus précaires. Cette présence n’est plus tout à fait la même, elle vit aujourd’hui plus qu’avant au travers de la voix que l’on entend au téléphone, ou des textes échangés sur une messagerie instantanée. Dans le meilleur des cas, cette distance se transforme souvent en une nouvelle forme de proximité, dans laquelle l’intervention sociale trouve une nouvelle place dans l’espace vécu des personnes mais aussi des professionnels.lles eux.elles-mêmes.

« Entre mystère et grésillements qui est-il, qui est-elle, celui ou celle qui s’enquière de moi régulièrement, qui serons nous et comment nous retrouverons nous à la fin du confinement ?… Ce sera une fête ! »

Dans cette période de crise, qu’ils agissent au domicile pour aider la personne dans son quotidien, dans la rue pour les personnes qui ne peuvent être confinées, ou à distance, les intervenant·e·s sociaux·ales sont toujours en première ligne, en premiers liens :

  • Pour adapter les fonctionnements des services aux mesures de protection nécessaires ;
  • Pour maintenir certains accueils et services ambulatoires ouverts ;
  • Pour trouver une solution d’urgence aux personnes sans-abri ;
  • Pour accompagner les personnes et les familles dans leur prise en charge sanitaire ;
  • Pour soutenir matériellement et psychologiquement les familles en difficulté et parfois agir en urgence afin de protéger des violences conjugales (depuis le confinement, les signalements ont augmenté de plus d’un tiers) ;
  • Mais aussi pour garantir la continuité des droits des personnes dans les aléas de démarches ou le numérique est la seule porte d’entrée ;

Et pour bien d’autres choses encore… partout il a fallu gérer le risque, décider, se mobiliser, trouver des solutions, pour réinventer en urgence des approches d’accompagnement.

Dans cette période particulière qui révèle un peu plus chaque jour qu’on ne peut faire sans la solidarité, l’intervention sociale tient une place majeure. Il est donc essentiel que soient rassemblées les conditions matérielles, de protection mais aussi de valorisation de ces activités qui demandent durant cette période un important surcroît d’engagement, de vigilance et d’attention auprès des personnes les plus fragiles.

Le Groupe d’Appui National Intervention sociale souhaite apporter son soutien aux revendications portées par la Fédération des acteurs de la solidarité visant à adapter les conditions d’équipement des travailleurs·euses sociaux·ales et à mettre en place une prime exceptionnelle pour les intervenant·e·s sociaux·ales qui sont aujourd’hui très fortement engagé·e·s dans les réponses apportées à cette crise exceptionnelle. Pour construire “le monde d’après” il sera aussi nécessaire de s’interroger collectivement sur la valeur que nous accordons à l’action sociale et aux acteurs de la solidarité.

Cette crise a rendu plus visibles certaines fractures pour lesquelles les intervenant·e·s sociaux·ales ont dû y répondre dans l’urgence, espérons qu’elle nous aide aussi à penser des réponses nouvelles.

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Si vous, intervenant·e·s sociaux·ales ou responsable d’un service, souhaitez partager la manière dont vous avez développé des modalités, des approches ou des outils particuliers d’adaptation à cette période de confinement, vous pouvez transmettre votre témoignage à l’adresse email suivante : gan.interventionsociale@federationsolidarite.org
Le GAN Intervention sociale en assurera le partage.