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27 octobre 2023

L’oeil du CRPA sur…

La sécurité sociale alimentaire

L’inflation en France touche de plein fouet les publics les plus fragiles confrontés à une augmentation des coûts de l’énergie et de l’alimentation qui rend la vie quotidienne encore plus difficile. Plus largement, tout le monde est touché par cette inflation : les jeunes, les personnes âgées, les familles, les personnes seules, les gens qui travaillent…
Avec Yves et Nadia, du Conseil régional des personnes accueillies/accompagnées AURA, nous avons choisi de vous parler d’une solution qui pourrait permettre à de nombreuses personnes d’accéder plus facilement à des produits alimentaires : la sécurité sociale alimentaire.

On vous explique de quoi il s’agit. Tout d’abord une définition : « Intégrer l’alimentation dans le régime général de la Sécurité sociale, tel qu’il a été initié en 1946 : universalité de l’accès, conventionnement des professionnels réalisés par des caisses gérées démocratiquement, financement par la création d’une cotisation sociale à taux unique sur la production réelle de valeur ajoutée. »

Source : https://securite-sociale-alimentation.org/la-ssa/a-propos-de-la-securite-sociale-de-lalimentation/

Dans les faits, chaque personne, quel que soit son niveau de revenus, disposerait d’une carte de 150 euros par mois pour aider à l’achat de denrées alimentaires. La cotisation, universelle donc pour tout le monde, se ferait en fonction des revenus des personnes, dans des modalités restant à définir (pourcentage des ressources, de la TVA…)
Cependant, même si cette sécurité sociale alimentaire semble une bonne idée, notamment pour les personnes ayant peu ou pas de revenus, celle-ci doit aussi s’accompagner d’une démarche vers une alimentation de meilleure qualité, dans une volonté de valoriser les producteurs locaux et le circuit court car « Consommez local, c’est vital, c’est l’idéal ».
L’utilisation de cette carte pourrait se faire dans des magasins d’alimentation proposant des produits locaux, sur les marchés, les jardins, les fermes qui vendent en direct, les paniers type AMAP, pour que les personnes puissent consommer des produits de saison, sains, dans un objectif de santé et de meilleur équilibre alimentaire.
En effet aujourd’hui comment manger 5 fruits et légumes par jour, quantité recommandée par L’Institut national de prévention et d’éducation pour la santé, alors que ces produits connaissent une inflation galopante depuis notamment le début du conflit en Ukraine ? Si des aides ne sont pas disponibles, cet accès à une alimentation saine semble impossible.
L’aide alimentaire existe, les circuits de distribution et la solidarité compensent un peu les difficultés d’accès aux denrées alimentaires mais ces solutions ne peuvent pas être les seuls dispositifs pour avoir de la nourriture, surtout en terme de qualité des produits.
Depuis 2019, une expérimentation est en cours à Montpellier auprès d’un échantillon de personnes mais il faudrait maintenant passer à la vitesse supérieure pour que d’autres actions se mettent en place et surtout que cette sécurité sociale alimentaire voit vraiment le jour dans un contexte où l’inflation se poursuit et impacte grandement un large public, au-delà de celui accompagné par les associations du secteur.
La solidarité est l’affaire de toutes et tous et doit permettre à tout un chacun de pouvoir se nourrir sainement et de manger à sa faim, avec comme objectif de bénéficier aussi à des producteurs locaux, qui pourraient trouver d’autres réseaux de distribution et faire face plus sereinement à la concurrence des grandes enseignes.
Cette sécurité sociale alimentaire peut être une solution.
La FAS AURA et le CRPA AURA restent en alerte sur les sujets en lien avec l’alimentation !