12 décembre 2025
12 décembre 2025
Brice Morey est président de la FAS Bourgogne-Franche-Comté et représentant du Conseil d’administration de la FAS nationale au sein du Groupe d’appui national Emploi.
Après avoir travaillé près de 20 ans pour l’assurance maladie, l’Agence régionale de santé et le Conseil départemental, il rejoint l’association SDAT (Solidarité, Dignité, Accompagnements, Travail) à Dijon, dont il est le directeur depuis 7 ans. En vue de la Journée Nationale Emploi organisée par la FAS le 2 décembre, intitulée “Pour un droit à l’emploi qui répond aux besoins des personnes : quels leviers ? Quelles réalités ?”, nous lui avons demandé quels étaient ses défis du quotidien et comment cet événement organisé par la FAS peut permettre de trouver des réponses collectives dans un contexte où les structures de l’Insertion par l’activité économique (IAE) sont de plus en plus menacées.
Question FAS : À quels défis êtes-vous confrontés dans votre pratique quotidienne ? Comment y faites-vous face ?
Brice Morey : Jusqu’en 2023, le contexte était favorable au développement de projets d’innovation sociale, soutenus par l’État et les collectivités. Depuis 2023, et surtout depuis 2024, la tendance s’inverse : les financements se raréfient, fragilisant les structures et les publics accompagnés. Nous avons directement fait les frais de cette conjoncture difficile avec une perte de 700 000 € de subventions en deux ans !
Pour survivre et permettre à nos équipes de continuer d’accompagner les personnes que nous soutenons, 9 postes ont dû être supprimés. Notre objectif dans cette tourmente est de nous efforcer à maintenir la qualité et le sens de l’accompagnement. Le secteur social, particulièrement l’IAE, est gravement menacé par le Projet de Loi de Finances 2026. Face à cela, la stratégie reste la mobilisation, la transparence des choix auprès des équipes pour faire de la pédagogie et embarquer tout le monde avec nous. Notre association parvient à maintenir son engagement grâce à la recherche active de financements, essentiels à notre survie comme à celle de toutes les associations.
Question FAS : Pourquoi, dans le contexte politique actuel, cette Journée Nationale est-elle essentielle pour adapter nos réponses aux besoins des personnes accompagnées ?
Brice Morey : La FAS veut renforcer sa visibilité et attirer de nouveaux adhérents en valorisant ses actions. Notre atout est de savoir articuler les secteurs de l’accueil hébergement insertion avec l’IAE et l’emploi car nous avons, au sein de notre réseau, des acteurs des deux champs. De par son histoire, la FAS est experte dans de nombreuses thématiques ce qui en fait une fédération généraliste de premier plan, tout aussi légitime pour parler d’emploi que d’hébergement, contrairement aux fédérations « mono-thématiques » du secteur de l’IAE. Ces dernières années, notre engagement pour défendre le droit à l’emploi nous a permis de dépasser les seuls intérêts sectoriels. Dans le cadre du Projet de Loi de Finances 2026, nous avons réussi à proposer 3 amendements communs avec d’autres acteurs de l’IAE, ce qui traduit une convergence des objectifs.
Le débat s’ouvre désormais sur la défense des dispositifs ou des bénéficiaires. Au sein du GAN emploi, les échanges nourrissent un plaidoyer commun. Mais la FAS doit encore gagner en reconnaissance en tant qu’interlocuteur national sur l’IAE, via notre plaidoyer et des événements comme la cette Journée Nationale Emploi qui promet de belles perspectives de collaborations.
12 décembre 2025
10 décembre 2025
09 décembre 2025