Favoriser la réinsertion des personnes sous main de justice

Favoriser la réinsertion des personnes sous main de justice

Introduction

La prison est une peine désocialisante et qui frappe souvent des personnes déjà en situation de précarité avant leur condamnation. A leur sortie de prison, parfois sans accompagnement social, sans préparation et après avoir été incarcérés dans des condition souvent traumatisantes,les personnes ayant été condamnées éprouvent des difficultés à se réinsérer, à se loger et à retrouver une situation stable. Elles sont alors exposées à la pauvreté et l’exclusion, pouvant se traduire par une récidive.

Par exemple, 28,2% des personnes sorties de détention en 2017 ne disposaient d’aucun hébergement à la sortie.

Les adhérents de la Fédération accompagnent des personnes sorties de détention et des personnes dans le cadre d’aménagements de peine ou d’alternatives à l’incarcération, notamment en placement extérieur.

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CHIFFRES

(issus du rapport du CESE, La réinsertion des détenus : l’affaire de tous, Antoine Dulin, 2019).

  • La population totale des personnes sous écrous est de 82 708. Parmi elles, 11 890 sont écrouées mais non détenues
  • 70 818 personnes détenues* au 1er octobre 2019, pour seulement 61 065 places opérationnelles
  • 76% d’entre elles ont un niveau égal ou inférieur au CAP
  • Au 1er octobre 2018, seuls 21,6% des personnes condamnées avaient bénéficié d’un aménagement de peine
  • 28,2% des personnes sorties de détention en 2017 ne disposaient d’aucun hébergement à la sortie
  • 28% seulement des détenus avaient exercé une activité rémunérée en détention en 2019.

 

Le nombre de personnes en détention n’a cessé d’augmenter ces dernières années. La prison reste la sanction la plus couramment prononcée par les juges – y compris pour des courtes durées.

La prison ne peut être considérée comme la seule sanction acceptable par la société. Elle constitue en effet une rupture supplémentaire et un facteur aggravant du risque d’exclusion à la sortie pour les personnes détenues, à fortiori quand elles étaient déjà en précarité avant leur incarcération. D’autant que les personnes détenues ne sont pas toujours accompagnées pour préparer leur sortie de prison (bénéficier de ressources, d’un logement, d’un travail…) pour favoriser leur insertion et éviter ainsi les risques de récidive.

Il est donc nécessaire de promouvoir une autre politique pénale.

La Fédération défend notamment le développement d’alternatives à l’incarcération et d’aménagements de peine pour limiter les effets désocialisants de l’incarcération, insistant sur la nécessité que ces alternatives et aménagements intègrent un accompagnement social global. Elle promeut également une amélioration des conditions de détention, passant par un accès renforcé à la formation rémunérée, au travail et notamment à l’IAE, dans le cadre du droit de travail, une meilleure préparation à la sortie et bien sûr, de meilleures conditions de vie et d’hygiène en détention.

La loi de programmation et de réforme pour la justice 2018-2021 portait un discours nouveau mais n’a hélas pas infléchi le sens global de cette politique.

Les adhérents de la fédération interviennent parfois en détention mais interviennent le plus souvent pour proposer un hébergement ou un emploi et un accompagnement social global aux personnes en aménagement de peine, alternative à l’incarcération ou sorties de détention. Les adhérents peuvent être spécialisés dans l’accompagnement de ce public ou généralistes.

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