23 octobre 2025
23 octobre 2025
En octobre, la Fédération ANCREAI, le CREAI Pays de la Loire et le CREAI Centre Val de Loire ont organisés les journées nationales dédiées au thème du « Vieillissement des personnes en situation de vulnérabilité ». Lors de ces rencontre, la FAS a participé à l’une des tables rondes ainsi qu’à un atelier sur « Vieillissement et précarité : la double peine ? », qui a permis de mettre en lumière les difficultés et les initiatives inspirantes.
L’accompagnement des personnes en situation de précarité face au vieillissement constitue un défi majeur, souvent rendu complexe par des logiques institutionnelles qui peinent à intégrer la singularité de ces parcours. À la croisé des politiques de l’autonomie, du handicap et de la solidarité, il est impératif d’adopter des solutions “cousues main” et de décloisonner les secteurs pour éviter l’exclusion des plus fragiles.
Des constats alarmants et un enjeu de parcours
La réalité du vieillissement chez ces publics est marquée par une espérance de vie considérablement réduite (50 ans à la rue, 55 ans en structure[1]), nécessitant une intervention précoce, bien avant l’âge des 60 ans qui reste encore le critère pour accéder aux dispositifs du secteur de l’autonomie. Les structures de la solidarité voient leur population vieillir et accompagnent des profils complexes que le secteur gérontologique peine à accueillir, notamment dû aux difficultés structurelles et financières communes à nos secteurs.
Le rôle de la FAS : décloisonner et individualiser
La Fédération promeut une logique centrée sur le parcours de vie qui impose de décloisonner les secteurs (social, médico-social, sanitaire). Des initiatives comme la mission interface[2] illustrent cette nécessité, en créant des ponts entre les structures d’hébergement (CHRS, pensions de famille, résidences accueil, etc) et les EHPAD ou résidences autonomie. L’approche doit être holistique et personnalisée. La FAS encourage ces partenariats pour éviter de cloisonner les personnes dans une approche catégorielle et garantir leur choix de vie.
Financement et reconnaissance : des freins persistants
Le virage ambulatoire doit intégrer d’urgence les structures de la solidarité, ce qui est rendu difficile par le manque de financement pérenne et la non-reconnaissance des besoins spécifiques par les pouvoirs publics. Il est impératif d’abandonner la notion d’opérateur pour favoriser une collaboration fluide et de valoriser le travail du care, majoritairement féminin. Enfin, l’accompagnement doit permettre d’aborder le projet d’EHPAD ou du maintien à domicile en amont, mais aussi le projet de fin de vie (directive anticipé, personne de confiance) avec l’étayage de l’aide à domicile, avant que l’urgence n’impose une solution non choisie.
[1] FAS et Fehap, Plaidoyer Vieillissement et Précarité, 2022 réédition 2024
[2] Portée par le Samusocial de Paris et le SIAO 44