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18 décembre 2025

PLF 2026 : des choix budgétaires qui engagent notre responsabilité collective

Un contexte politique instable qui fragilise les politiques de solidarité

Le projet de loi de finances 2026 est examiné dans un contexte d’instabilité politique inédit alors que nous constatons chaque jour l’aggravation de la pauvreté et des situations de grande précarité. Le rejet de la partie « recettes » du budget par l’Assemblée nationale, le 21 novembre dernier, a entraîné la transmission de l’ensemble du texte au Sénat dans sa version initiale, effaçant des avancées pourtant indispensables.

Cette situation crée une incertitude majeure pour les associations et, surtout, pour les personnes concernées et accompagnées. Dans un pays où la pauvreté atteint des niveaux inédits, cette instabilité budgétaire est, en elle-même, un facteur de fragilisation sociale.

Des avancées indispensables obtenues à l’Assemblée nationale, aujourd’hui menacées

Près d’une vingtaine d’ ont été repris par les député.es et plusieurs d’entre eux avaient été adoptés à l’Assemblée nationale à l’issue d’un travail collectif important avec de nombreux partenaires.

En commission des finances, 200 millions d’euros supplémentaires avaient été votés pour l’hébergement d’urgence afin de mettre fin à une sous-budgétisation chronique et de permettre la création de 10 000 places, alors que le nombre de familles et d’enfants sans domicile continue d’augmenter. Un amendement visant la compensation financière de la fusion des accords CHRS avec la Convention Collective 66 avait également été adopté.

Dans le même temps, des amendements transpartisans avaient permis de préserver l’insertion par l’activité économique, pilier de la lutte contre la pauvreté et de l’accès à l’emploi. Le rétablissement du budget 2024 de l’IAE, le maintien du Fonds de développement de l’inclusion (FDI) et la sécurisation du PIC IAE devaient éviter la suppression de 20 000 emplois et la remise en cause de 60 000 parcours d’insertion.

Ces avancées sont le fruit d’une mobilisation forte et continue de la FAS, aux côtés de ses réseaux et partenaires. La FAS s’est fortement engagée pour la défense de l’IAE, notamment à travers la manifestation nationale de novembre et la publication d’un , alertant sur les conséquences sociales et économiques majeures des coupes budgétaires envisagées.

Ces décisions démontraient qu’un budget plus juste et plus efficace était possible.

Au Sénat, des réponses partielles qui appellent un sursaut de responsabilité

Les mesures adoptées au Sénat constituent un soulagement partiel face à des urgences durables.

Les 85 millions d’euros votés pour l’hébergement permettant d’aider au maintien des places existantes, et les deux amendements créant 3 000 places supplémentaires (2 000 pour les femmes et leurs enfants et 1 000 pour les femmes sortant de maternité sans solution de logement) sont des réponses positives même si elles ne couvrent pas l’ensemble des besoins.

De même, les 139 millions d’euros accordés à l’IAE limitent la baisse, mais laissent subsister de lourdes menaces : le FDI n’est pas rétabli, le PIC IAE est fragilisé et plus de 3 000 parcours d’insertion restent directement menacés.

Dans ce contexte, la FAS appelle le Gouvernement et les parlementaires à un sursaut de responsabilité. Le budget 2026 doit, a minima, s’appuyer sur les avancées obtenues à l’Assemblée nationale pour l’hébergement, l’IAE et l’indexation des minima sociaux, et ne pas fragiliser le dispositif d’accueil des personnes en demande d’asile ou réfugiées.

Comme l’a rappelé Pascal Brice, Président de la FAS : « La solidarité ne peut pas être la variable d’ajustement d’un budget instable. »

La FAS reste pleinement mobilisée pour défendre des choix budgétaires à la hauteur des enjeux de dignité humaine et de cohésion sociale.