21 novembre 2025
24 novembre 2025
Le Collectif des morts de la rue a publié le 30 octobre dernier son 13ème rapport sur la mortalité des personnes sans chez-soi en France. Résultat : Tous les indicateurs sont au rouge : une hausse de 16 % de la mortalité et une baisse de l’âge moyen au décès.
En 2024, le Collectif Les Morts de La Rue (CMDR) a dénombré 1 022 personnes ayant été sans chez-soi au cours de leur vie dont 912 personnes sans chez-soi au moment de leur décès. Sont considérées comme personnes sans chez-soi les personnes en situation de rue (dormant dans un lieu non prévu pour l’habitation, dans une halte de nuit ou dans les dispositifs temporaires type grand froid ou plan cyclonique) ou hébergées (dans un centre d’hébergement, en squat, chez des tiers ou en hôtel 115). Les personnes ayant été sans chez-soi au cours de leur vie incluent aussi les personnes anciennement sans chez-soi, donc les personnes qui avaient retrouvé un logement pérenne au moment du décès (logement du parc social, privé ou logement accompagné).
Il y a eu entre 2023 et 2024 une hausse de 16 % des décès de personnes sans chez-soi. La moyenne d’âge au décès est de 47,7 ans en 2024, contre 48,8 ans en 2024. Dans chaque cas, le CMDR retrace le parcours de vie de la personne défunte. Ces enquêtes systématiques mettent en avant différentes ruptures :
Bien souvent, les parcours de vie sont marqués par des ruptures qui s’accumulent et qui peuvent se renforcer mutuellement.
Si chaque année le Collectif Les Morts de La Rue s’attache à dénombrer les personnes mortes de la rue en France, le décompte est loin d’être exhaustif. Les données collectées sont également loin d’être complètes, ce qui induit dans les statistiques des données manquantes importantes. Ainsi, concernant les causes de décès des personnes sans chez-soi en 2024, près de 57 % des causes de décès restent inconnues ou mal définies. Ce pourcentage reste globalement stable. Cela rend difficile l’analyse de certains items et la mise en valeur de facteurs de vulnérabilités expliquant la mortalité prématurée des personnes sans chez-soi.
En termes de répartition territoriale des décès, une grande hétérogénéité est lisible avec des décès concentrés en Ile-de-France (338 décès) et une hausse importante des décès survenus dans les Hauts-de-France. En comparant avec l’enquête Sans-Domicile de l’Insee de 2012, on retrouve une répartition assez similaire avec 40 % des personnes sans-domicile recensées en Ile-de-France et 37 % des décès de personnes sans chez-soi dans cette même région en 2024.

Figure 1 : Répartition des décès par région dans l’Hexagone
Le CMDR pour son enquête s’appuie sur différentes sources de signalement de décès. Près de 36 % des décès nous ont été signalé depuis 2012 par les partenaires institutionnels (contre 20 % au début de la surveillance), du fait des conventionnements passés avec certains SIAO, la Dihal et la Mairie de Paris.
Les associations représentent 30 % des signalements de décès et sont l’ossature historique du CMDR.
La répartition des sources d’information n’est pas homogène en fonction des territoires. En IDF, 51 % des signalements viennent de partenaires institutionnels, reflet des conventions établies. A l’inverse dans les Hauts-de-France les signalements dépendent majoritairement de la presse (53.3 % des signalements), ce qui se retrouve aussi dans certains territoires ultramarins (avec parfois jusqu’à près de 100 % des décès recensés par ce biais).
Figure 2 : Répartition des catégories de source par région
Le Collectif Les Morts de La Rue s’appuie sur ses relais locaux non seulement pour dénombrer les personnes mortes de la rue en France, mais aussi pour être à même de décrire le parcours de vie de chacune.
Signaler des décès nous permet non seulement de rendre hommage aux défunt.es lors de notre hommage annuel, mais aussi d’être plus exhaustif et donc de mieux décrire ce qu’il en est de la mortalité en France tout en mettant en valeur les facteurs de vulnérabilités des personnes sans chez-soi.
En plus de cette enquête épidémiologique, le CMDR propose un accompagnement des proches en deuil en étant à l’écoute des questionnements relatifs aux funérailles et à la fin de vie. Nous proposons également des formations « Boîte à outils » sur la fin de vie et la mort, afin de transmettre les outils administratifs et juridiques autour de la mort et/ou de la disparition des personnes sans ressources financières et/ou humaines.
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