Depuis l’été dernier, le Pôle Asile de l’association Trajet à Rezé accueille de plus en plus de femmes dites « isolées ». Si le parcours d’exil de ces femmes les a conduites à une certaine forme d’isolement, elles transportent avec elles leur histoire, leurs liens familiaux et amicaux, leurs savoirs, de précieuses ressources et une grande résilience. Isolées mais pas seules, isolées avec des droits.
Le contexte social général tend à renforcer la vulnérabilité et l’invisibilisation de toutes les personnes en demande d’asile. Néanmoins, la peine est plus lourde pour les femmes et minorités de genre, cibles de violences particulières liées à leur genre. Bérangère BELAUD et Andréa MARTIN sont travailleuses sociales sur le Pôle Asile de l’association Trajet et nous rapportent leur effroi face à des témoignages toujours plus terribles, plus emprunts de violences : « On observe une gradation qu’on ne pensait pouvoir atteindre ».
Souvent causes du départ, ces violences se perpétuent tout au long du parcours migratoire et à l’arrivée en France. Dans l’attente d’une orientation en hébergement adapté, beaucoup d’entre elles voient leur corps objectifié, marchandisé, à la rue ou chez des tiers. Et lorsque leur demande d’asile est rejetée, ces femmes sont à nouveau jetées en pâture : « On les accueille, les accompagne, les soutient dans leur demande d’asile. On partage ces moments de douleur. Tout ça pour les voir arriver face à un mur dès que la procédure se termine car elles ne sont pas reconnues dans ces souffrances, dans ces parcours. On doit à notre tour être violent.es, leur dire qu’elles n’ont plus le droit d’être ici et qu’elles doivent quitter leur lieu d’hébergement ». Animée par la colère face à l’absence de reconnaissance de ces parcours, l’équipe du Pôle Asile a souhaité agir en faveur du rétablissement de l’estime de soi, de la réparation. Elle a créé un espace collectif, en non-mixité choisie, dédié à l’expression et au partage : « Il fallait qu’elles sachent qu’elles ne sont pas seules ». Ateliers bien-être, soins du corps, partage d’expériences, les femmes ont répondu à l’appel de ces premiers temps privilégiés : « On a senti qu’il y avait quelque chose à saisir, une envie germait ».
Le vote de la loi Asile et immigration est venu donner un nouveau coup de massue en ce qu’il nie de l’histoire, de la légitimité et de la capacité des personnes concernées à se raconter. A la veille du 8 mars, Journée internationale pour la lutte des droits des femmes, les deux professionnelles ont donc décidé de se saisir de la dynamique initiée par ces ateliers pour proposer un nouveau format dédié à la connaissance et l’appropriation de ces droits.
Après une première séance en non-mixité, les femmes ont unanimement choisi de convier les hommes à marcher à leurs côtés, lors de la mobilisation intersyndicale du vendredi 8 mars à Nantes. Une semaine avant la marche, toutes et tous se sont réuni.es pour créer des pancartes qui leur ressemblent, qui portent une partie d’elles et eux. Adar, Alpha, Ayoub, Clarisse, Edwige, Fatime, Fizuli, Habdallah Jos et Ibrahima écrivent : « Mon corps ne vous appartient pas », « Non à l’excision », « Non au mariage forcé », « Eduquez vos fils « , « Khalass ! »[1] ; des messages forts pour sortir de la honte, se réapproprier son corps et sa voix. L’occupation de l’espace public par la marche est un symbole particulièrement fort quand on sait la réalité du sans-abrisme chez les personnes exilées, quel que soit leur statut administratif. Être visible, scander sa réalité, c’est reprendre sa légitimité à exister et à se projeter. À l’heure où la pratique du travail social est fortement mise à l’épreuve, ces temps privilégiés viennent rendre du sens à la démarche d’accompagnement des professionnel.les et leur juste place aux personnes concernées. L’occasion de rappeler que depuis le 16 janvier 2024, la Cour de Justice de l’Union européenne reconnaît que la violence à l’encontre des femmes, fondée sur le genre, est une forme de persécution pouvant donner lieu en tant que telle à une protection. Il appartient désormais aux administrations et institutions de faire reconnaître ce droit à la protection et de le décliner à travers tous les domaines des politiques publiques. Nous espérons notamment que le Schéma régional d’accueil des demandeur.euses d’asile et réfugié.es saura prendre la juste mesure de ces enjeux essentiels.
[1] « Assez, ça suffit ! » en langue arabe.
Retrouvez le plaidoyer FAS « Santé des femmes en situation de précarité » |
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🧠GROUPE D’ÉTUDE SANTÉ MENTALE
Merci @FedeSolidarite @HAS_sante DrAndréa Tortelli pour leurs interv sur le lien précarité/santé mentale
🔸+ de prévention auprès des personnes précarisées
🔸Mobiliser la psychiatrie,le médicosocial et le social
🔸Renforcer et pérenniser les moyens
L’apport de 132 universitaires, des sciences sociales pour alerter sur la gravité de la crise du #logement Nous pouvons/devons faire autrement
Pascal Brice sur @franceinfo alerte sur le détricotage de la Loi #SRU
🗣️"Je demande à ce que le ministre du Logement prenne des mesures qui permettent de sortir de cette crise majeure du logement social qui est une bombe sociale dans le pays"
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Loi SRU - Pascal Brice sur franceinfo - Fédération des acteurs de la solidarité
Pascal Brice, président de la FAS, réagit au déclarations du ministre du logement sur franceinfo.
www.federationsolidarite.org
🔴La FAS alerte sur le détricotage de la Loi #SRU et met à nu la politique des leurres du gouvernement.
Retrouvez l’intervention de Pascal Brice sur @FranceInfo 👇
Loi SRU - Pascal Brice sur franceinfo - Fédération des acteurs de la solidarité
Pascal Brice, président de la FAS, réagit au déclarations du ministre du logement sur franceinfo.
www.federationsolidarite.org
🔴"Je demande à ce que le ministre du Logement prenne des mesures qui permettent de sortir de cette crise majeure du logement social qui est une bombe sociale dans le pays", dit P. Brice aux propos de G Kasbarian sur les possibilités d'expulsion d'HLM des familles de délinquants.
Remarquable interview de Pascal Brice Président de @FedeSolidarite sur @franceinfo ce matin. La politique des leurres du gouvernement mise à nu. La crise majeure du logement impose autre chose que des diversions et le détricotage de la loi #SRU #Logement
+ 2 millions de personnes sans logement social? Réponse du gouvernement: "On met dehors quelques milliers de personnes". Des millions de classes moyennes mal payées?... "Les RSA au boulot". La mixité sociale se dégrade...? "on lève le pied sur SRU" #tucassesturépares
📢La loi « SRU » est un puissant levier de production de logements sociaux, et non pas un « tabou » à abattre
Retrouvez notre Communiqué de presse 👇
https://www.federationsolidarite.org/actualites/cp-la-loi-sru-est-un-puissant-levier-de-production-de-logements-sociaux-et-non-pas-un-tabou-a-abattre/