03 mai 2024
21 novembre 2017
Working First 13 (WF) est une expérimentation unique en France qui propose à des personnes vivant avec des troubles psychiques un accompagnement vers et dans l’emploi.
Interview croisée avec Livia Keyser et Sonia Abelanski, chargée de projet et job coach chez WF
Pourquoi avoir développé Working First 13 ?
Working First 13 a été développé à Marseille en 2014 suite au constat suivant : moins de 5% des personnes en situation de souffrance psychique bénéficiait d’un accompagnement vers l’emploi alors que beaucoup d’entre elles disaient vouloir travailler. L’Equipe Mobile Psychiatrie Précarité Marss, du Professeur Naudin et Docteur Girard, le service de Réhabilitation Psychosociale du Professeur Lançon et le Chez Soi d’Abord ont donc cherché à remédier à cette situation en se penchant sur des projets et des méthodes déjà existants à l’étranger. Ils se sont intéressés à la méthode IPS (Individuel Placement & Support), existant depuis les années 90 et ayant fait ses preuves en Europe (Allemagne, Belgique, Espagne…) mais aussi à l’international (Etats-Unis, Canada).
Cette méthode part du principe qu’une personne en situation de handicap psychique peut plus facilement obtenir et conserver un emploi en milieu ordinaire, si une aide individualisée et continue lui est offerte. Grâce à ce soutien et à cet accompagnement, il ne s’agit plus de « former puis placer » (train-place) mais bien de « placer puis former » (place-train).
Comment a démarré Working First 13 à Marseille ?
Le programme Working First 13 est porté administrativement et juridiquement par la structure Habitat Alternatif Social. L’Assistance Publique des Hôpitaux de Marseille (APHM) et l’association Habitat Alternatif Social mettent à disposition des salariés afin de pouvoir mettre en œuvre ce programme.
Les équipes de Marseille, pionnières de l’expérimentation sur le territoire français, se sont rendues au Canada pour se former au sein de l’Institut Douglas, qui développe cette méthode depuis de nombreuses années.
Une fois formées, les équipes se sont ensuite attachées à répandre la méthode en la proposant à différents partenaires. Ce n’est qu’en octobre 2014 que l’accompagnement des personnes a démarré de façon progressive.
Quel est le rôle d’un job coach ?
Le job coach s’occupe de la partie « travail » dans l’accompagnement de la personne. Pour cela, il est indispensable que la personne ait envie de travailler et dispose des documents nécessaires pour intégrer le marché de travail (carte d’identité, titre de séjour,…). Selon le projet de la personne, l’accompagnement terrain démarre de manière plus ou moins intensive (entre 1 à 5 rendez-vous par semaine). L’entretien peut prendre une demi-heure jusqu’à une matinée et ne se réalise jamais dans les locaux de l’association, mais dans un environnement de travail, à la Cité de métiers, dans des associations …
Le job coach accompagne la personne selon ses besoins : il peut par exemple l’orienter vers des entreprises à démarcher, l’accompagner lors de sa prise de poste et peut même être présent lors des entretiens.
Quelle est votre relation avec les entreprises du territoire ?
Working First, c’est 70% du temps de travail passé au démarchage des entreprises avec ou sans les personnes. La vision que portent les entreprises sur le projet est positive. Créer des relations de confiance avec les entreprises est essentiel afin de favoriser une collaboration satisfaisante entre l’employeur et la personne.
Pouvez-vous nous donner un exemple d’accompagnement dans l’emploi ?
Nous avons suivi une personne en poste qui s’est mise en arrêt de travail suite à une surcharge de travail et à des problématiques de logement. Elle avait choisi, lors de son recrutement, de ne pas parler de sa santé à son employeur. Lors de sa reprise de poste, nous l’avons accompagné dans la réintégration de son poste de travail afin qu’elle négocie avec l’employeur l’adaptation de son poste. Aujourd’hui, la personne est de retour en entreprise et tout se passe bien.
Il y a autant de stratégies d’accompagnement qu’il existe de personnes. L’important est que les personnes retrouvent confiance en elles, afin d’assumer et de pousser toujours plus loin leurs projets. Si le job coach peut être proactif dans ses propositions, les stratégies choisies sont individualisées et la personne reste toujours au centre des décisions prises. C’est pour cela que notre credo est le suivant : guider, informer, soutenir.
Comment êtes-vous organisés en interne ?
Nous sommes une équipe « multi référence » : toute l’équipe accompagne toutes les personnes. Lorsque nous sommes en entretien, nous fonctionnons toujours en binôme. En effet, travailler en binôme permet d’ouvrir le champ des propositions, diversifier les compétences tout en ayant l’assurance que seule la personne décide de ses envies et projets.
Combien de personnes ont été accompagnées depuis le démarrage ? Ont-elles trouvé un emploi ?
Depuis le démarrage en 2014, 50 personnes ont été accompagnées vers et dans l’emploi et bénéficient encore d’un accompagnement si elles en ressentent le besoin. Les secteurs d’activité principaux sont : la restauration, le bâtiment et le nettoyage. Nous avons aussi constaté que les entreprises ont des besoins, certes, mais qu’il fallait quotidiennement s’atteler à casser les préjugés qu’elles pouvaient avoir sur la qualité du travail que peut fournir les personnes accompagnées. C’est un travail de longue haleine mais il en vaut la chandelle ! La remise en emploi des personnes les aide souvent à aller mieux : elles constatent avec une grande satisfaction qu’elles peuvent intégrer un nouvel environnement professionnel !
Il faut aussi savoir mesurer les avancées par rapport au projet des personnes. Pour certains, un entretien d’embauche où la personne s’est sentie bien, en confiance, à l’aise et fière d’elle-même avec un employeur est une étape, un pas en avant vers cet emploi durable.
Quelques mots sur Working First demain ?
Nous travaillons avec une équipe de Lausanne pour réaliser une évaluation croisée externe de notre programme Working First 13. Pour nous, il est très important de vérifier que la démarche adaptée du programme canadien est la bonne.
Nous apportons notre soutien à d’autres structures de différents territoires qui souhaitent mettre en place ce programme. Ainsi nous avons formé des équipes situées à Bordeaux, Nîmes, Tours, Clermont-Ferrant, Toulon, Poitiers… C’est à notre tour de promouvoir cette méthode et transmettre notre expérience !
03 mai 2024
03 mai 2024
03 mai 2024
@FedeSolidarite
https://www.ouest-france.fr/pays-de-la-loire/nantes-44000/les-structures-et-travailleurs-sociaux-de-loire-atlantique-unanimes-sur-letat-du-secteur-49af5a30-fcc1-11ee-9ad7-56f5619ed96e
https://www.federationsolidarite.org/wp-content/uploads/2024/02/PLAN-DE-VIGILANCE-ET-DE-MOBILISATION-08.02.pdf
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Le travail social au cœur d’1 République sociale qui ne traite pas les + fragiles en bouc-émissaires et porte une légitimité de l’autorité publique reposant sur justice & équité de la règle commune Salutaire rappel Pascal Brice @FedeSolidarite
Une excellente tribune…
Ce gouvernement ne veut décidément pas mesurer la dégradation des conditions de vie des plus modestes et persiste dans une politique de plus en plus autoritaire qui préserve les intérêts des plus riches.
Nous publions aujourd'hui notre rapport “événements climatiques extrêmes : sommes-nous prêts à l’inévitable?” avec le @CREDOC. Le constat est sans appel : il y a urgence à apprendre à se préparer aux chocs climatiques.
👉️ https://www.croix-rouge.fr/dossiers/faire-face-au-choc-climatique-nos-propositions-pour-une-meilleure
#Climat #Crises #Résilience
🗣️Pascal Brice dans @lemondefr : « Le gouvernement oppose au délitement social des réponses qui amplifient les difficultés du pays »
Retrouvez la tribune 👇
Pascal Brice : « Le gouvernement oppose au délitement social des réponses qui amplifient les...
TRIBUNE. Le représentant de 900 organisations agissant contre l’exclusion sociale en France regrette, dans une tribune...
www.lemonde.fr
🚨 Nous nous engageons au quotidien à accompagner les personnes sans domicile fixe, hébergées et mal logées à Paris, en situation de précarité.
Nous souhaitons attirer particulièrement l'attention sur le sort des 25 % de demandeurs aux ressources les plus faibles.